Quelle est la genèse de la création de Lili ?

 

Notre startup est née il y a 4 ans. L’histoire de la lampe Lili remonte à 2021, après une rencontre entre deux scientifiques de Rennes qui ont fait une découverte majeure sur la dyslexie. Les personnes dyslexiques ont en fait un défaut de dominance oculaire qui peut être corrigé grâce à une lumière stroboscopique, que peut émettre une simple lampe. Ils ont d’abord développé un prototype, l’ont testé auprès de centaines de familles et se sont rendu compte des bénéfices concrets qu’elle apportait. Évidemment, ils ont eu envie de la rendre accessible à tous. Aujourd’hui Lili est pleinement commercialisée et fonctionne pour 85 % des personnes dyslexiques. Nous proposons 45 jours d’essai. Si, elle ne marche pas, elle est remboursée. 

 

 

Quels bénéfices apportent la lampe pour les personnes dyslexiques ?

 

Il faut imaginer une lampe compacte, à l’image de la lampe du studio Pixar, qui se replie sur elle-même et se déploie avec un bras articulé. Elle fait 25 cm de haut et 250 g. Elle est très légère et peut se poser sur un bureau avec une autonomie de 7 h 30. Son intérêt principal est qu’elle permet de faciliter la lecture des personnes dyslexiques. Elle est réglable pour gérer justement la lumière stroboscopique. Ce réglage va interpeller l’œil de la personne dyslexique pendant qu’elle lit et effacer son encombrement visuel. Le cerveau est leurré et voit arrivé un message unique. Nous avons commandé une étude par Opinion Way sur les effets de la lampe : baisse de fatigue, meilleur confort, fluidité et compréhension de lecture. Vous imaginez bien que cela améliore à la fois le quotidien des enfants et celui des adultes dans le monde du travail.

 

 

Vous sensibilisez les entreprises à la présence de la dyslexie. Beaucoup de personnes sont-elles concernées ?

 

La réalité c’est qu’en entreprise, quand on est dyslexique, on ne le dit pas. C’est un sujet stigmatisant. Dès l’enfance, on le vit mal et on ne nous aide pas à mieux le vivre. En France, la maîtrise du langage est clé pour la réussite professionnelle. Outre atlantique ou de l’autre côté de la Manche, vous pouvez faire des fautes en anglais et être considéré comme innovant et inspirant. Ce n’est pas la même culture. Malheureusement, dans le monde du travail cela se traduit par une discrétion forcée. Nous avons voulu nous engager car la dyslexie est reconnue comme un handicap depuis 2006 et qu’il s’agit du premier trouble cognitif dans le monde professionnel : il concerne 8 % des effectifs. Notre objectif est donc d’améliorer leur inclusion. Elles souffrent et ont besoin qu’on leur tende la main. 

 

 

Quel intérêt ont les entreprises à inclure les personnes dyslexiques ?

 

Mais surtout, les personnes dyslexiques souffrent du syndrome de l’imposteur. Or, elles peuvent faire des choses magnifiques car elles sont porteuses de qualités fortes qui, pour une entreprise, sont clés : pugnacité, courage, communication interpersonnelles etc. Aux États-Unis par exemple, 35 % des entrepreneurs sont dyslexiques. Il faut simplement que les organisations créent les conditions favorables à l’épanouissement de ces personnes pour se rendre compte qu’elles sont des atouts. Nous leur expliquons qu’appréhender la neurodiversité, en plus de soigner le bien-être des collaborateurs concernés, est gage de performance. 

 

 

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