Selon la CMA, quelle est la préoccupation SST numéro 1
des entreprises artisanales ?
Le bien-être est l’un des premiers éléments. Les entreprises
artisanales ont un tel besoin de main-d’œuvre et de garder leurs
collaborateurs, qu’elles sont devenues extrêmement sensibles sur
le fait de regarder les choses de manière constructive et de
répondre aux attentes de leurs salariés.
La CMA incite les entreprises à voir comment elles peuvent mettre en place des démarches qui leur permettront d’aborder ces questions de santé, de bien-être et de sécurité au travail. Cela passe par la mise en place des différentes mesures.
À quoi pensez-vous notamment ?
Les entreprises se mobilisent pour proposer des postes de travail
adaptés, avec des éléments pour faciliter le port de charges par
exemple, des aménagements pour réguler la température des
espaces, faciliter l’entrée de la lumière, etc.
Il y a aussi tout ce qui concerne les à-côtés, comme permettre aux collaborateurs d’avoir des temps de pause, etc. Les entreprises artisanales sont en train de repenser leur organisation et se posent de vraies questions sur une adaptation nécessaire pour permettre par exemple aux salariés d’avoir deux jours de repos consécutifs. Certains vont jusqu’à se poser la question de faire des roulements de collaborateurs ou même parfois faire le choix de fermer sur une plage horaire où ils étaient ouverts avant.
Certaines décident aussi de prendre en considération les avis de leurs collaborateurs dans la vie globale de l’entreprise, de soigner le côté environnement, social, bref de développer une démarche de responsabilité sociétale de l’entreprise.
Comment la CMA peut aider concernant la RSE
?
Beaucoup d’entreprises sont déjà dans une logique RSE, notamment
lorsqu’elles associent leurs collaborateurs aux décisions à
prendre. Les artisans font parfois de la RSE sans le savoir !
Aujourd’hui notre rôle est de mettre en lumière leur
engagement.
La CMA accompagne les entreprises en les sensibilisant à la RSE,
en les invitant à passer l’action. Nous valorisons les
dispositifs mis en place par les artisans par le biais d’une
labellisation.
La CMA s’intéresse aussi à la santé des dirigeants, parce qu’il y
en a beaucoup au sein des artisans.
Dans l’artisanat, le dirigeant a très souvent de nombreuses
casquettes. Il gère le côté financier, la commercialisation, la
production, les ressources humaines… au bout d’un moment ce n’est
parfois plus supportable. Il y a de plus en plus de pression.
Beaucoup d’artisans sont en difficulté, parce qu’ils n’ont pas
osé dire qu’ils étaient dans le besoin d’un accompagnement.
Quel message avez-vous à leur faire passer ?
Personne n’est infaillible. À la CMA nous devons être en mesure
d’avertir le dirigeant, de faire en sorte qu’il ne reste pas seul
dans son coin. Il existe beaucoup de spécialistes qui sont là
pour les aider.
Nous organisons des sessions collectives et des ateliers
thématiques dans le but d’informer, de sensibiliser, de
conseiller, d’accompagner et de former. Nous réalisons aussi des
diagnostics individuels « 2 en 1 » : Santé de l’entreprise et
capital santé du chef d’entreprise avec un plan d’actions
ciblées. Nous proposons un accompagnement individuel santé (au
travail) du chef d’entreprise et une formation « Être bien dans
sa boite, dans son corps et dans sa tête ».
Enfin, il existe aussi un service d’écoute et de soutien actif
depuis avril 2020 qui a déjà géré près de 220 appels (gratuit et
confidentiel, accessible par simple appel ou envoi d’un SMS).