Deux accords ont été signés en quelques mois au sein de
Dentsu France. D’où vient cette impulsion ?
Dentsu France est la filiale du groupe mondial côté sur la Bourse
de Tokyo mais aussi basé aux Etats-Unis. Nous bénéficions d’une
double culture anglo-saxonne et japonaise, que nous essayons de
mélanger.
Nous avons besoin de recruter des talents, de les retenir et nous
observons, depuis plusieurs années, une tendance – accentuée par
la pandémie – à un retour aux valeurs de chacun : famille,
environnement, équilibre vie pro-vie perso. Il y a de moins en
moins de gens sont prêts à faire des compromis là-dessus et de
moins en moins de vocation à tout donner au travail et à
sacrifier la vie personnelle. Nous devons donc attirer les
talents de manière différente.
Les accords de Dentsu vont dans ce sens ?
Nous avons signé en juillet 2021 un premier accord sur le travail
flexible et hybride. Puis il y a eu un second accord sur la
qualité de vie et l’égalité professionnelle signé en décembre
2021. Ces accords surviennent après un double changement au sein
du groupe : la nomination d’une nouvelle CEO monde dont le
leitmotiv est « People first », et ensuite le produit et enfin
les profits et l’arrivée d’un nouveau CEO France qui aspire à une
« entreprise harmonieuse ».
Que contiennent ces accords ?
Le premier accord porte sur le flex office et le télétravail. Nos
bureaux étaient basés à Courbevoie, dans un immeuble
vieillissant. Notre bail arrivait à échéance, nous devions
bouger. Nous en avons donc profité pour chercher comment nous
voulions désormais travailler.
Le deuxième accord a deux objectifs principaux. D’abord remettre
au centre de la vie de nos collaborateurs, leur famille, leur vie
perso, leur équilibre. C’est pour ça que nous l’avons axé sur la
parentalité notamment. Ensuite offrir un accord inclusif qui
puisse développer la diversité chez nous, qui soit ouvert à tous
les parents et pas forcément au couple hétérosexuel.
Nous voulons construire une entreprise harmonieuse, une
entreprise qui accompagne les managers à comprendre ce que ça
veut dire la bienveillance mais qui accompagne aussi les
collaborateurs à se retrouver ensemble, à collaborer davantage.
Comment avez-vous pensé ces accords ?
Il s’agit d’une co-construction. Nous avons appelé à du
volontariat pour participer à des groupes de travail sur les
futurs du travail, de nos bureaux.
Chacun a pu répondre à la question « à quoi ressembleraient les
bureaux de vos rêves ? » Il est ressorti que les collaborateurs
voulaient des espaces ouverts, une terrasse, un jardin, ils
voulaient retrouver un espace de convivialité, la possibilité de
préparer son repas, etc, et surtout ils voulaient transformer
l’obligation de venir au bureau à des horaires donnés.
Nous avons aussi échangé avec les partenaires sociaux qui ont beaucoup apporté en termes d’idées, de protection des collaborateurs.
Ces accords sont une réussite parce que nous avons impliqué tous
ceux qui le voulaient. Mais nous considérons que c’est un travail
qui n’est jamais terminé. Il faut suivre l’accord, rester à
l’écoute, et être flexible. La Qualité de vie au travail est un
mouvement continu d’adaptation, de changement et d’écoute.