Pouvez-vous nous parler de l’état de santé des agents de la Fonction Publique Territoriale ?
Nous portons une signature très forte chez le CDG : celle de l’anticipation. Via le développement de systèmes d’information, nous cherchons à analyser et à comprendre ce qui se joue sur le terrain pour les agents de la Fonction Publique Territoriale. L’objectif étant au final d’objectiver au maximum les indicateurs obtenus.
Le premier fait majeur que nous observons est celui du vieillissement et, de ce fait, de l’usure professionnelle. Nous sommes d’ores et déjà concernés par des situations de maintien dans l’emploi parfois difficiles à résoudre.
Le deuxième enjeu est celui des violences internes et externes. Il est aujourd’hui essentiel pour nous de s’intéresser à ces mouvements sociétaux qui affectent la santé des agents territoriaux.
Quelles sont les actions déployées par le CDG pour
répondre à ces enjeux ?
Nous travaillons sur de nombreux projets.
Je peux commencer par vous parler de l’application « MobilitéS » dédiée à la prévention de l’usure professionnelle. C’est une ressource destinée aux agents de la Fonction Publique Territoriale et à tous ceux qui les entourent (élus, acteurs des ressources humaines, médecins de prévention…). Elle leur permet d’obtenir selon le métier recherché : de la documentation utile, les facteurs d’usure professionnelle associés et les possibilités d’évolution de carrière pour les éviter autant que possible.
En parallèle de ça, nous réfléchissons à travailler avec des
collectivités de petites et grandes tailles sur la mise en place
d’entretiens professionnels à partir de 45 ans. L’idée ici serait
de ne pas se focaliser sur la bonne exécution ou non des missions
par l’agent, mais davantage sur son avenir professionnel.
Par rapport aux violences, un dispositif d’alerte est mis en
place pour accompagner les collectivités et les agents. Nous
travaillons plus précisément sur les violences internes et
externes en matière de police municipale avec la CARSAT. Nous
cherchons à identifier les facteurs de RPS susceptibles de
provoquer des faits de violence au sein de ces services et
d’élaborer des mesures de prévention. Un appel à volontariat pour
inviter les collectivités territoriales et établissements publics
à participer au projet a été lancé.
J’en profite également pour vous parler de notre collaboration
avec le FIPHFP. Nous œuvrons depuis des années pour améliorer le
regard et l’accompagnement apportés aux personnes en situation de
handicap, aux accidentés et aux porteurs de maladies chroniques.
Pour ça, nous travaillons autour des valeurs de résilience du
sport. En se basant sur les connaissances des employeurs de la
Fonction Publique Territoriale, nous les aidons à améliorer leurs
pratiques d’inclusion professionnelle.
Un message à faire passer ?
On ne mesure pas la qualité de la santé au nombre de visites
médicales que l’on fait. La santé au travail se mesure aussi en
termes de contacts, d’AMT, de conseils à l’employeur… Elle est un
cercle vertueux de politique RH, d’attractivité et de
bienveillance. Il est essentiel aujourd’hui de placer la santé au
cœur de la performance de notre organisation.