Pourquoi avez-vous décidé de vous engager dans cette
démarche de prévention des conduites addictives ?
Tout simplement en 2008, lorsque le système de management de la
sécurité a été validé en Comité d’Hygiène et de Sécurité, nous
avons lancé différents groupes de travail sur les risques
professionnels. Parmi les sujets de prévention des conduites à
risque, figurait la prévention des addictions (alcool,
stupéfiants, médicaments). Et c'est en 2012 que nous avons bouclé
un projet structuré et cohérent qui a été validé par le CHSCT et
a pu bénéficier de l'engagement de notre direction, du Conseil
d'Administration et du soutien financier du FNP de la CNRACL.
Nous avons ainsi pu lancer l'ensemble des actions prévues dans ce
projet.
Quelles actions avez-vous donc menées dans le cadre de ce
plan de prévention des addictions ?
Tout d'abord,
nous avons travaillé à l'élaboration de deux guides sur les
conduites addictives, l'un destiné aux agents et l'autre à
l'encadrement. Ces guides à vocation pédagogique ont été diffusés
afin que chacun puisse mieux connaitre ces phénomènes d’addiction
et savoir comment agir lorsque l'on est confronté à une telle
situation. Nous sommes ensuite passés à une phase de formation de
l'encadrement sur les addictions. Nous avons voulu aussi
sensibiliser les responsables des amicales qui jouent un rôle
important dans la vie des centres de secours. Après
l'encadrement, ce sont les sapeurs pompiers professionnels mais
aussi volontaires qui ont été invités à participer à des forums
réunissant différents partenaires concernés par le sujet des
addictions : l'ANPAA (L’Association Nationale de Prévention en
Alcoologie et Addictologie), la Sécurité Routière, la MNT
(Mutuelle Nationale Territoriale), les associations de
lutte contre le tabagisme, un centre de soins en addictologie
(association Douar Nevez). Au total nous avons organisé 13
forums de 3 heures chacun et touché près de 1500 personnes, soit
58% de l'effectif.
Quel bilan tirez-vous de ces différentes actions
?
Le challenge était important : faire prendre
conscience au quotidien de la dangerosité de substances
psycho-actives sur le lieu de travail ou pendant les astreintes à
domicile. Il a fallu beaucoup communiquer en amont pour expliquer
le pourquoi de cette démarche de prévention et faire participer
les agents. Mais aujourd'hui le bilan est bon : le dialogue est
désormais ouvert sur le sujet des addictions et les encadrants ne
se sentent plus démunis s'ils sont confrontés à un collègue
souffrant d'une addiction. Les outils mis en place dans les
guides, et notamment les procédures, ont été utilisés depuis 1 an
et demi et un retour positif nous a été fait.
Il va falloir maintenant pérenniser l'action, aussi bien en
formation initiale que sur les recyclages ou lors de
l'intégration des nouveaux arrivants.