Comment définiriez-vous la RSE ?
La RSE consiste en l’application d’une stratégie de développement
durable à l’échelle d’une organisation, d’une entreprise. Il
s’agit de prendre en compte le pilier environnemental, le pilier
social, et de le mettre en parallèle avec le pilier économique.
En somme, tout faire pour « transitionner » vers un modèle plus
durable, à l’échelle de sa société et de son activité.
Pourquoi avoir mené une telle étude ?
Ce baromètre est un projet collectif initié par l’entreprise
Beeshake mais que nous portons également. Act for now est une
société de conseil, de formation et de sensibilisation aux enjeux
de la RSE. Nous accompagnons des organisations de toute taille
dans leur transition écologique. Or, aujourd’hui dans le milieu
du conseil, les nouvelles réglementations poussent les
entreprises à faire plus de RSE. Pour autant, cela ne parle pas
toujours aux collaborateurs en interne. Alors que pour qu’une
démarche RSE fonctionne, il faut que tout le monde soit dans le
même bateau, que la stratégie devienne globale et imprègne la
culture d’entreprise. Alors nous avons décidé d’établir un
baromètre, sur trois semaines courant mai 2024 et sur plus de 1
000 personnes dans des organisations de plus de 250 salariés. Le
but était de comprendre les perceptions et les attentes des
travailleurs sur la démarche RSE de leur entreprise en en
couvrant tous les aspects (sociaux, sociétaux et
environnementaux). Ainsi, nous avons une vue d’ensemble sur
l’impact perçu ou ressenti de toutes les actions mises en place
au sein des organisations concernées.
Quels résultats ressortent de votre enquête
?
On constate qu’il y a une vraie méconnaissance de la RSE, chez 65
% des sondés. Un écart réel existe entre la réalisation des
démarches RSE et leur perception concrète chez les salariés. Les
travailleurs suggèrent qu’il devrait y avoir plus d’efforts de la
part des équipes dirigeants pour expliquer ce qu’est la RSE
concrètement, sortir de cet acronyme froid.
Comment expliquer une telle méconnaissance ?
La RSE, c’est flou. C’est un jargon technique, académique, pas
forcément très accessible. On ne fait pas le lien direct avec les
applications concrètes. La communication interne est insuffisante
sur le sujet. Les entreprises ont du mal à expliquer leurs
démarches aux travailleurs. Souvent, elles font plus d’efforts
sur la communication externe que vers les équipes en interne. Le
manque de formation et de sensibilisation est net.
Quel est le message que vous voudriez faire passer aux
chefs d’entreprise ?
Il est crucial d’intégrer les collaborateurs dans les démarches
RSE. Je conseillerais aux employeurs de faire un état des lieux
pour comprendre quel est l’écart entre la réalisation et la
perception dans leur entreprise. Ensuite, à l’avenir, intégrez
vos équipes dès la genèse du projet pour anticiper leur
contribution. L’idée est de créer une dynamique d’intelligence
collective autour de ces démarches en
s’appuyant sur des éléments factuels (chiffres, faits et données
vérifiables, ndlr) pour générer une forme de confiance. Le
baromètre est clair : l’engagement RSE booste la marque
employeur. Les employés sont susceptibles de recommander leur
entreprise si celle-ci est perçue comme socialement responsable
et éthique. Cela se vérifie surtout chez les moins de 35 ans. Il
y a un lien étroit entre attractivité et démarche RSE, au moins
la perception que l’on a de ces mesures. Aujourd’hui, nous allons
dans le bon sens, la transition écologique est en train de se
mettre en place, mais il y a encore du chemin à
faire.