L’inexpérience, le manque de maturité et de vigilance ou une résistance physique moindre sont autant de raisons qui justifient de renforcer la protection des jeunes travailleurs – mineurs ou jeunes en début de formation professionnelle –. C’est pour cette raison que la réglementation est plus stricte autour des risques associés à l’utilisation de machines dangereuses, à la présence d’agents CMR (cancérogènes, mutagènes et reprotoxiques), aux travaux en hauteur ou en conditions extrêmes – bruit, pression, vibrations –...
Ainsi, certaines tâches sont tout simplement interdites et d’autres sont soumises à dérogation, après mise en œuvre d’une démarche d’évaluation des risques ainsi que des mesures de prévention nécessaires.
Les décrets d'octobre 2013 encadrent le travail des mineurs
Si la réglementation
concernant ces dérogations existe depuis longtemps, son
adaptation était devenue nécessaire, pour tenir compte notamment
des directives européennes destinées à harmoniser les pratiques
au sein de l’Union. C’est dans ce cadre que deux décrets, publiés
en octobre 2013, modifient totalement le principe des dérogations
en ne s’attachant plus aux individus mais aux lieux de travail et
aux tâches associées. Toute dérogation concerne désormais un
espace et des équipements bien identifiés. Les informations
relatives aux utilisateurs sont mises à la disposition des agents
de contrôles. L’autre grand changement est la durée de validité
d’une dérogation qui passe d’une à trois années. Enfin, le décret
a été l’occasion de revoir la liste des travaux interdits aux
mineurs et celle des travaux soumis à dérogation.
Deux nouveaux décrets en avril 2015 visant à simplifier la réglementation
Dans le cadre de la démarche de simplification des procédures
administratives et pour encourager le recrutement de jeunes dans
des formations impliquant la réalisation de travaux réglementés,
deux décrets sont parus en avril 2015.
Le décret n° 2015-443 modifie la procédure de dérogation et
remplace le principe d’une autorisation de l’inspection du
travail par une simple déclaration que les établissements de
formation et les entreprises devront transmettre à l’inspection
du travail. Il renforce également la place de la formation à la
sécurité dispensée aux jeunes travailleurs. Le décret no 2015-
444 du 17 avril 2015 concerne quant à lui les travaux en hauteur
[cf. encadré]. Ces obligations touchent à la fois les
établissements d’enseignement et de formation professionnelle et
les entreprises accueillant des jeunes mineurs en cours de
formation et n’ayant pas encore obtenu de diplôme – CAP ou BEP –.
Ces différentes structures doivent au préalable travailler sur
l’évaluation des risques traduite au sein du DUER (Document
Unique d’Évaluation des Risques), document sur lequel s’appuie
l’agent de contrôle pour s’assurer que le jeune interviendra en
toute sécurité.