L'hygiène au travail est l'un des moyens élémentaires de la prévention des maladies professionnelles
La notion d'entretien va bien plus loin que le simple coup de
balai. Les enjeux sont en effet plus importants qu'ils n'y
paraissent, car se profilent à l'horizon les risques d'accidents
dus, par exemple, à un toit abîmé, un sol glissant, un réseau
électrique défectueux ou encore à une climatisation non
contrôlée. On peut ajouter, concernant les bâtiments anciens, les
risques liés à la présence d'amiante. Ou encore, pour les
imprimeurs numériques qui utilisent des encres à solvants, les
dangers qui découlent d'une mauvaise aération des locaux. Le
manque d’hygiène à des conséquences importantes: mains
contaminées par des substances chimiques, biologiques,
cancérogènes, reprotoxiques ou mutagènes, objets porteurs de
bactéries, virus, substances chimiques, contamination de l'air
par des poussières, nocives ou non, entraînant asthmes, maladies
des bronches, allergies…
Dans la restauration et l'agro-alimentaire, le manque d'hygiène
peut contaminer les produits qui intoxiqueront ensuite les
consommateurs.
Dans cette optique, un entretien régulier et des contrôles
réalisés par des professionnels devraient prémunir les
établissements contre de fâcheuses éventualités. Du moins, celles
qui sont connues ou prévisibles. On observe cependant que des
contraintes physiques et toxiques importantes continuent à sévir
sur les lieux de travail.
Protéger contre les risques chimiques
Les niveaux d’exposition aux agents chimiques en milieu de travail ont fortement diminué au cours des vingt dernières années, en particulier du fait des progrès importants de la réglementation, de la dynamique impulsée par le plan santé-travail (2005-09) et de l’implication des acteurs institutionnels. Des engagements avec les pouvoirs publics ont été signés en 2008 par diverses branches professionnelles (chimie, pétrole, métallurgie…) pour améliorer la prévention des risques liés plus particulièrement aux agents cancérogènes, mutagènes et toxiques pour la reproduction (CMR). Néanmoins, de nombreux salariés restent exposés. C’est le cas par exemple dans des TPE et PME n’ayant pas un niveau technologique suffisamment élevé ou dans des secteurs connexes à la production industrielle comme les activités de maintenance ou de nettoyage.
La mise en œuvre de mesures de gestion adaptées aux risques, la mise à disposition d’outils performants d’aide à l’évaluation et à la gestion du risque chimique pour les entreprises, le renforcement de l’information sur les risques sont autant d’éléments essentiels constitutifs d’une politique active vis-à-vis des enjeux de santé et sécurité sanitaire liés aux agents chimiques. Ceci implique, pour être à la hauteur de ces enjeux, le développement en amont d’une expertise scientifique forte, durable et indépendante. Elle vise à éclairer au mieux les choix de gestion qui pourront être faits et à délivrer des référentiels et outils pertinents pour l’ensemble des phases de l’évaluation du risque chimique.