De l’usage à la dépendance, les consommations addictives concernent plus de 20 millions d’actifs parmi les 29 millions en France (salariés du privé ou agents de la fonction publique, en CDI comme en CDD)
Prévenir les addictions relève à la fois d’une démarche de
prévention individuelle et collective.
Pour aborder le risque lié aux pratiques addictives, il convient
de prendre en effet en compte l’ensemble des salariés et pas
seulement ceux affectés à des postes à risques, ou ceux étant
déjà en difficulté.
Il convient en outre de rechercher les
éventuelles causes de pratiques addictives dans
les conditions de travail et
l’organisation du travail.
À ce titre, on distingue généralement trois vecteurs pouvant
expliquer cette consommation :
- l’importation : une consommation importée de la vie privée du salarié ;
- l’acquisition : la consommation résulte de sollicitations et facilitations du milieu professionnel (ex. : présence de substances psychoactives lors des pauses de l’équipe, de pots, etc.) ;
- l’adaptation : l’idée de « dopage » pour tenir au quotidien, faire face au stress, à des douleurs récurrentes, pour tenir le rythme, etc.
L’évaluation des risques d’addiction : une démarche incontournable
De façon classique, la démarche d’évaluation des risques inscrira le risque d’addiction dans les risques professionnels de toute organisation. Le risque sera évalué et mesuré dans ce cadre et des actions de prévention planifiées.
Les actions de prévention qui seront envisagées doivent associer l’ensemble des salariés, dans un esprit de concertation.
La formation et la sensibilisation aux risques liés aux addictions prennent une part prépondérante dans ce dispositif :
- Les risques liés aux pratiques addictives, en termes de santé et de sécurité
- La législation en vigueur : code du travail, code de la route ; règlement intérieur
- Les acteurs de la prévention et leur rôle : service de santé au travail, services sociaux, représentants du personnel, associations spécialisées…
- Procédure à suivre si un salarié est dans l’incapacité d’assumer son poste
De façon individuelle, les salariés en difficulté doivent être
accompagnés sans être jugés, le rôle des collègues et du médecin
du travail est capital dans la détection et le suivi de ces
personnes souvent en souffrance.
La prévention des risques d’addictions doit être globale
La Plateforme RSE a ainsi formulé des recommandations aux
entreprises afin de promouvoir une approche globale de
prévention et de réduction des risques :
- porter une attention particulière à la qualité de vie au travail (QVT) de leurs salariés et à la vulnérabilité des jeunes – stagiaires, apprentis, alternants –, particulièrement exposés à ce risque ;
- associer les parties prenantes internes (salariés, médecine du travail, Comité social et économique, DRH, manageurs) à la définition et à la mise en œuvre de leurs actions d’information et de prévention ;
- veiller à la sensibilisation et à la formation du personnel médical des services de santé au travail et associer des tiers (associations de patients, etc.) aux actions menées dans l’entreprise ;
- relayer dans l’entreprise les messages des campagnes nationales de prévention et participer aux programmes d’action proposés par les organismes de protection sociale ;
- faire figurer leurs politiques de prévention des consommations à risque dans la valorisation de leurs politiques de responsabilité sociétale.