L’Apec a publié en octobre une étude explorant les risques liés à la santé mentale chez les cadres.
Selon l’étude, 41% des cadres travaillent « toujours ou souvent » sous pression, contre 24% des non-cadres. Des chiffres causés par une surcharge de travail, des objectifs exigeants et des horaires étendus. La moitié des cadres disent travailler dans l’urgence, contre 40% des non-cadres.
En cause : une « identité cadre » portée sur le dépassement de soi. 89% des cadres managers, et 77% des cadres non-managers, considèrent le dépassement de soi comme un aspect important du travail. Une culture du travail mènerait, selon l’étude, à du sur-engagement et de l’isolement.
Parmi les cadres déclarant ressentir souvent au moins un signe de santé mentale dégradée, on retrouve une majorité de femmes (34% contre 30% d’hommes) et de jeunes cadres (36% des moins de 35 ans contre 33 % des 35-54 ans et 23% des 55 ans et plus).
Les managers ont leur rôle à jouer, mais sont aussi concernés
Prendre soin de la santé mentale des collaborateurs est aujourd’hui une priorité de plus en plus grande pour les entreprises, mais les moyens ne sont toujours pas mis en œuvre. Ils privilégient l’écoute, le soutien et des aménagements organisationnels, mais souvent avec peu de moyens.
Si 9 managers sur 10 estiment avoir un rôle à jouer en matière de prévention et d’accompagnement de la santé mentale de leurs collaborateurs, 65% estiment qu’il est difficile de détecter ces problèmes. 69% trouvent difficile de trouver des solutions dans une situation de mauvaise santé mentale.
Les managers eux-mêmes sont exposés à un risque accru en matière de santé mentale. 58% des managers-cadres disent parfois ressentir un sentiment de stress intense dans leur travail (contre 52% des cadres non-managers).
L’Apec observe également un risque d’entrer dans un « cercle vicieux de travail » : Dans l’année précédant l’étude, 37% des cadres managers ont augmenté leurs horaires de travail à la suite de problèmes de stress ou d’épuisement professionnels.
Pour faire face à ces risques, l’étude insiste sur l’importance de mettre en place des actions concrètes, notamment de formation pour les managers à la fois pour reconnaître ces risques chez les collaborateurs, mais aussi prendre soin de leur propre santé mentale.
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