L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a publié en octobre un rapport analysant les conditions de travail des agents du nettoyage et de leurs impacts sur leur santé.
Il identifie un grand nombre de troubles auxquels sont exposés les travailleurs et travailleuses de ce secteur : intensité physique du travail, horaires décalés, travail isolé, exposition aux produits chimiques et agents biologiques.
Les travailleurs du secteur souffrent d’une sinistralité plus élevée que la moyenne, avec des accidents plus fréquents et plus graves, ainsi que de troubles musculosquelettiques deux fois plus fréquents.
La combinaison de ces risques impacte fortement la santé physique et mentale des travailleurs, et surtout travailleuses. Les 3/4 des agents de nettoyages étant des femmes, souvent en précarité économique et sociale, souvent immigrées ou d’origine étrangère, âgées de 45 ans en moyenne.
Elles sont souvent contraintes de travailler à temps partiel, ont plusieurs employeurs et une activité sur plusieurs sites. Des facteurs qui renforcent la pénibilité de l’activité et les risques liés.
Des actions pour mieux protéger ces travailleuses
L’Anses identifie plusieurs leviers pour renforcer la prévention des risques pour le secteur :
- en priorité, mettre en œuvre une campagne de prévention spécifique aux TMS, la principale cause de maladies professionnelles du secteur,
- favoriser le travail en journée afin de limiter l’isolement au travail, l’invisibilisation des personnels et les horaires décalés,
- faciliter l’accès des agents du nettoyage aux dispositifs de prévention en les adaptant à leurs spécificités.
D’autres actions s’adressent particulièrement aux activités à l’extérieur :
- rappeler l’obligation de vigilance des entreprises utilisatrices de services en matière de respect de la législation du travail,
- renforcer les responsabilités des entreprises utilisatrices de services, pour une meilleure implication et coopération avec les entreprises prestaires,
- engager une réflexion visant à appliquer les dispositions qui existent pour le travail temporaire, dans lequel l'entreprise utilisatrice est responsable des conditions d'exécution du travail,
- envisager une évolution des modalités de calculs des taux de cotisations “accidents du travail/maladies professionnelles” afin d’en répartir le coût entre les prestataires et les entreprises utilisatrices.
L’Anses encourage également le partage de connaissances relatives aux enjeux du nettoyage, pour faire sortir de l’ombre ces activités encore invisibilisées.
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