Hélène Ollier - centre de gestion de la Fonction Publique Territoriale de Haute-Garonne (CDG31) : « La qualité de la santé ne se mesure pas au nombre de visites médicales que l’on fait »

« La qualité de la santé ne se mesure pas au nombre de visites médicales que l’on fait »

MANAGEMENT RH / QVT ||
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07/02/2024
Hélène Ollier  - centre de gestion de la Fonction Publique Territoriale de Haute-Garonne (CDG31)
Hélène Ollier
Directrice adjointe
centre de gestion de la Fonction Publique Territoriale de Haute-Garonne (CDG31)

Hélène Ollier est la directrice adjointe du centre de gestion de la Fonction Publique Territoriale de Haute-Garonne (CDG31). Plus précisément, elle est en charge du pôle Travail et Santé et du pôle Emploi, Conseil et Mobilité. Pour Préventica, elle présente les enjeux rencontrés par les agents territoriaux et les actions déployées par le CDG pour y répondre.

Pouvez-vous nous parler de l’état de santé des agents de la Fonction Publique Territoriale ?

Nous portons une signature très forte chez le CDG : celle de l’anticipation. Via le développement de systèmes d’information, nous cherchons à analyser et à comprendre ce qui se joue sur le terrain pour les agents de la Fonction Publique Territoriale. L’objectif étant au final d’objectiver au maximum les indicateurs obtenus.

Le premier fait majeur que nous observons est celui du vieillissement et, de ce fait, de l’usure professionnelle. Nous sommes d’ores et déjà concernés par des situations de maintien dans l’emploi parfois difficiles à résoudre.

Le deuxième enjeu est celui des violences internes et externes. Il est aujourd’hui essentiel pour nous de s’intéresser à ces mouvements sociétaux qui affectent la santé des agents territoriaux.



Quelles sont les actions déployées par le CDG pour répondre à ces enjeux ?

Nous travaillons sur de nombreux projets.

Je peux commencer par vous parler de l’application « MobilitéS » dédiée à la prévention de l’usure professionnelle. C’est une ressource destinée aux agents de la Fonction Publique Territoriale et à tous ceux qui les entourent (élus, acteurs des ressources humaines, médecins de prévention…). Elle leur permet d’obtenir selon le métier recherché : de la documentation utile, les facteurs d’usure professionnelle associés et les possibilités d’évolution de carrière pour les éviter autant que possible.

En parallèle de ça, nous réfléchissons à travailler avec des collectivités de petites et grandes tailles sur la mise en place d’entretiens professionnels à partir de 45 ans. L’idée ici serait de ne pas se focaliser sur la bonne exécution ou non des missions par l’agent, mais davantage sur son avenir professionnel.

Par rapport aux violences, un dispositif d’alerte est mis en place pour accompagner les collectivités et les agents. Nous travaillons plus précisément sur les violences internes et externes en matière de police municipale avec la CARSAT. Nous cherchons à identifier les facteurs de RPS susceptibles de provoquer des faits de violence au sein de ces services et d’élaborer des mesures de prévention. Un appel à volontariat pour inviter les collectivités territoriales et établissements publics à participer au projet a été lancé.

J’en profite également pour vous parler de notre collaboration avec le FIPHFP. Nous œuvrons depuis des années pour améliorer le regard et l’accompagnement apportés aux personnes en situation de handicap, aux accidentés et aux porteurs de maladies chroniques. Pour ça, nous travaillons autour des valeurs de résilience du sport. En se basant sur les connaissances des employeurs de la Fonction Publique Territoriale, nous les aidons à améliorer leurs pratiques d’inclusion professionnelle.

Un message à faire passer ?


On ne mesure pas la qualité de la santé au nombre de visites médicales que l’on fait. La santé au travail se mesure aussi en termes de contacts, d’AMT, de conseils à l’employeur… Elle est un cercle vertueux de politique RH, d’attractivité et de bienveillance. Il est essentiel aujourd’hui de placer la santé au cœur de la performance de notre organisation.