Transparence : simplifier l’emploi de la BDESE en entreprise
Directrice générale
Éditions Tissot
Le baromètre BDESE 2024 des Éditions Tissot a récemment montré que le déploiement de la Base de données économiques, sociales et environnementales restait faible dans les entreprises de plus de 50 salariés. Malgré les avantages que cette base de données peut offrir en interne, les derniers réfractaires illustrent le besoin de faciliter cette démarche obligatoire.
Pouvez-vous expliquer ce qu’est la BDESE ? Pour quelle raison y consacrez-vous un baromètre ?
Depuis 50 ans, nous parlons du droit social. Nos cibles sont les RH, les préventeurs, les CSE. Nous abordons régulièrement des thématiques de gestion du personnel ou de santé et sécurité au travail. L’objectif est de rendre un contenu parfois aride le plus compréhensible et le plus clair possible. La BDESE fait partie de ces sujets qui peuvent paraître niche vus d’extérieur. La BDESE (Base de données économiques, sociales et environnementales, ndlr), c’est avant tout une obligation légale. L’idée c’est de partager des informations sur différents sujets (sociaux, économiques, environnementaux) d’après une structuration qui est définie de manière réglementaire. Toutes les entreprises de plus de 50 salariés doivent avoir une BDESE et elle doit contenir les mêmes documents à partager avec les partenaires sociaux.
Quels sont les résultats marquants tirés de ce baromètre ? Quelles explications avancez-vous ?
La grande leçon c’est qu’il y a toujours des mauvais élèves. Il reste en effet un cercle d’irréductibles Gaulois qui ne sont pas encore équipés : 30 % n’ont pas encore accepté de se plier à cette obligation légale. Le taux de complétion est, lui, inférieur à 50 % en 2023. Cela veut dire que la moitié des informations qui devraient être dans la BDSE n’y figurent pas. Il peut y avoir plusieurs raisons à cela : le manque de temps, les priorités des RH, la faible pression des partenaires sociaux ou encore une simple réticence à partager les informations.
Comment faciliter la mise en œuvre de la BDESE en entreprise ?
Il faut oser franchir le pas. C’est toujours mieux de se mettre en règle avec les obligations légales. Il existe des outils qui facilitent les démarches et permettent de les automatiser. Car maintenant tout peut se faire de manière électronique. Des logiciels spécifiques existent pour constituer les bilans d’entreprise, rentrer la stratégie de l’organisation ou calculer les indicateurs sociaux (évolution des effectifs, nombre d’accidents etc., ndlr). Par exemple, aux Éditions Tissot, nous avons développé notre propre logiciel BDESE : BDESE Online. Enfin, il y a un avantage qui n’avait pas été prévu : la BDESE permet de faciliter l’organisation interne de l’entreprise et donc de rendre sa marge de manœuvre plus efficace.
Les entreprises réfractaires auraient donc tort de s’en passer ?
Premièrement, sachez qu’il existe des sanctions financières en cas d’absence de la BDESE ou de délit d’entrave (7 500 euros d’amende, ndlr). N’oubliez pas que l’inspection du travail regarde cette base de données, avec le règlement intérieur. Mais surtout, que sa présence complétée démontre une démarche de transparence. La transparence de l’information a un intérêt pour le CSE ou les RH qui peuvent avoir un dialogue social le plus épanoui possible, puisque les infos sont accessibles à tous. Rien n’est caché. Ce n’est pas qu’une obligation légale, cela peut devenir un outil de travail, quelque chose de stratégique pour l’entreprise. En centralisant toutes les infos, le dialogue social est fluidifié, solidifié et la marque employeur valorisée.
En savoir plus
- Le baromètre BDESE 2024 des Éditions Tissot
- Décryptage des résultats du baromètre par les Editions Tissot
- Les sanctions en cas d’absence de BDESE
- BDESE : quelles solutions pour sa mise en place ?