Qu’est-ce qui a motivé l’élaboration de ce rapport ?

 

Chez International SOS, nous conseillons les entreprises sur tous les sujets de santé auxquels elles sont confrontées pour protéger leurs collaborateurs. L’idée est d’aider nos clients à comprendre les risques et les enjeux qui vont se présenter à eux. Nous cherchons en permanence à anticiper les futurs sujets pour constituer de la ressource et pouvoir proposer des recommandations concrètes de spécialistes menant à des plans d’action. Cette fois-ci, avec des auteurs venant de différents pays, nous voulions avoir une approche globale. 

 

 

Quels sont les résultats marquants à tirer de cette étude ?

 

Le sujet d’importance pour les organisations est la santé mentale et tout ce qui tourne autour. Une donnée montre que 4 % seulement des employés dans le monde sont pleinement engagés et heureux dans leur rôle de salarié. Cela pose ensuite, en réaction en chaîne, la question de l’absentéisme, du stress élevé, de l’épuisement professionnel, de l’anxiété etc. L’objectif de notre article est de faire le point sur ces défis, et de rappeler qu’en l’absence de mesure ou de chiffres internes à votre entreprise sur ces sujets, vous n’aurez pas de moyens de mettre en place des actions qui cibleraient ces problèmes spécifiques. Ce qu’il faut savoir aussi, c’est que ce phénomène touche tout le monde, même si certaines industries sont plus stressantes par nature. En fait, c’est davantage la culture et donc la localisation géographique qui va jouer. Des groupes sont plus prévoyants et résilients que d’autres car leur contexte est plus difficile et exigeant au quotidien (comme par exemple le Japon, ndlr).

 

 

Pourtant vous l’affirmez, il est possible de comprendre et délimiter les problèmes de santé mentale dans son organisation ? 

 

C’est l’enjeu majeur de 2025. Il est dans l’intérêt d’une entreprise de s’emparer des thématiques liées à la santé mentale, en particulier de mesurer de manière concrète les problèmes évoquées précédemment. On peut le faire à travers un mix d’auto-questionnaires, sur la base de références académiques et scientifiques internationales reconnues, complété par des entretiens avec des personnes clés et ressources. Cela donnera à votre entreprise une vision exhaustive, transparente et honnête de la réalité des problèmes de santé mentale. Si l’on prend conscience des choses, on peut communiquer, informer, éduquer et réagir au sein de son organisation. 

 

 

Quel message voulez-vous faire passer avec ce large travail d’enquête ?

 

La santé mentale fait peur aux gens. Elle n’est que trop souvent associée à la folie ou à la divergence. On devrait parler de bien être mental. Cela importe à tout le monde. Il faut refaire connaissance avec le sujet, le déstigmatiser. N’importe qui peut être victime à un moment donné d’une période de stress, d’une anxiété puissante, de dépression ou d’épuisement professionnel. Même les dirigeants sont concernés. C’est un problème de société sur lequel l’entreprise doit avoir une approche collective, humble et aidante. Nous devons reconnaitre les situations complexes et mettre en place à la fois une écoute et une organisation du travail consciente de ce défi. C’est en train de venir, mais ça prend du temps.

 

 

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