En matière de sûreté, quel est votre périmètre
  d’activité ?
  Comme tout aéroport, les procédures de sûreté sont très présentes
  chez nous, depuis les contrôles d’accès, la défense périmétrique
  des bâtiments jusqu’à l’inspection filtrage des passagers et des
  bagages. La lutte contre la malveillance est une préoccupation
  quotidienne !
  En outre nous avons le statut d’ERP avec toutes les obligations
  en matière de sécurité incendie que cela comporte.
  Aéroports de Lyon représente environ 500 salariés mais au total,
  sur les sites de nos 2 aéroports, ce sont plus de 5 500 personnes
  qui travaillent, entre les restaurants, les salles de bagages,
  les personnels des compagnies aériennes… Notre sous-traitant pour
  le contrôle passagers et bagages représente à lui seul 400
  salariés !
  Quel bilan tirez-vous du Système de Gestion de la
  Sécurité (SGS) mis en place au sein d’Aéroports de
  Lyon ?
  Tout d’abord, pour redéfinir ce qu’est un SGS, je dirais de façon
  très caricaturale que c’est répondre à la question « comment
  éviter qu’un morceau de métal resté sur une piste provoque un
  accident d’avion ? »
  Le SGS est une procédure permanente d’audit et d’autochallenging
  de tous les personnels travaillant sur l’aéroport pour prévenir
  toute faille de sécurité. L’anonymat de toute déclaration est
  respecté, nous souhaitons privilégier le partage des retours
  d’expérience et l’ouverture au dialogue. Le système fonctionne
  très bien depuis sa mise en œuvre, il y a 8 ans. Un gros travail
  de sensibilisation est fait auprès des intervenants pour qu’ils
  intègrent le bénéfice de la démarche. Des vies humaines sont en
  jeu dans notre métier et cette responsabilité doit être présente
  à l’esprit de chacun.
  Quels sont les projets ou les procédures de sécurité sur
  lesquels vous travaillez actuellement ?
  Nous menons depuis plusieurs mois une réflexion approfondie au
  sein de l’UAF (Union des Aéroports de France) avec
  l’accompagnement d’un cabinet de juristes sur la coactivité. En
  effet, lorsqu’un avion atterrit sur la piste, cela déclenche
  l’intervention de plusieurs dizaines de personnes, avec des
  missions différentes, appartenant à des sociétés différentes et
  avec des plans de prévention distincts. Et aucune de ces sociétés
  n’est donneur d’ordre et ne peut donc prendre la responsabilité
  de coordonner la sécurité dans ces phases de coactivité.
  Le travail mené au sein de l’UAF devrait nous permettre d’aboutir
  très prochainement à un règlement de coactivité, qui nous
  permettra d’encadrer juridiquement ces pratiques.
  Vous avez également dans vos missions la santé et la
  sécurité au travail. Très éloignées de la sûreté
  pourtant ?
  Non, je ne le pense pas. L’un et l’autre fonctionnent en
  synergie. Notre éloignement de la zone urbaine implique que nous
  disposions d’un service médical sur place qui suit tous nos
  salariés. Nous avons pris le parti de recenser tous les accidents
  du travail même bénins, connaître la cause des  accidents du
  travail légers permettra souvent d’en éviter de plus graves.
  Nous sommes globalement satisfaits des résultats de notre
  politique de prévention qui, sous l’impulsion de notre
  responsable prévention, est très active, pédagogique,
  ludique.
  Des événements, challenges, et des journées de sensibilisation
  sont régulièrement menés sur des sujets de prévention très
  divers : risque routier, chutes, etc..
  Cela permet d’une part de faire passer les messages de prévention
  mais aussi de mieux se connaître au sein de l’entreprise, un
  atout indéniable si nous devons gérer une situation de crise.
  Nous avons également formé avec succès des équipiers de première
  intervention. 
  Ces 70 équipiers volontaires sont compétents sur trois pôles.
  Premièrement, en cas d’incendie, sur des missions d’évacuation du
  public, deuxièmement, ils sont titulaires de l’attestation de
  formation aux premiers secours et peuvent gérer des situations
  d’urgence en cas de malaise ou autre incident sur un salarié ou
  un passager. Enfin, ils sont aussi capables en situation de crise
  d’être présents auprès des passagers pour informer et
  rassurer.
  Ils sont également un relais précieux de sensibilisation
  permanent auprès de nos personnels sur nos messages de sécurité.