En quoi consiste, globalement, l’étude que vous avez menée ?
 

Nous faisons cette étude tous les ans depuis 2014. Cet historique assez dense nous permet d’avoir une base de référence pour les salariés français. Notre objectif est d’identifier les grandes évolutions ou les grandes attentes des travailleurs concernant l’expérience collaborateur au sens large. Cette fois-ci, 4 000 salariés ont été interrogés sur plusieurs thématiques afin de comprendre comment ils vivent leur vie professionnelle.

 

Quelles données majeures ressortent de cette enquête ?
 

Le premier élément, prioritaire, c’est l’accélération du rythme des transformations vécues par les salariés. 78% constatent une transformation culturelle, technologique et jusqu’au business modèle même de leur entreprise. 8 salariés sur 10 se disent mis en tension à cause de cela. Le rapport au travail évolue nécessaire : pouvant générer de la motivation comme du stress. Ensuite, 71 % des salariés disent malgré tout s’épanouir dans leur vie professionnelle, un chiffre très positif. 74 % pensent y donner le meilleur d’eux même. 

 

Un tiers des salariés français seraient donc plus en difficulté ?
 

En effet, 25 % des salariés se disent prêts à quitter leur entreprise actuelle, 33 % chez les moins de 35 ans. Les raisons sont stables : la perte de sens, le manque de reconnaissance et la rémunération. Seulement 4 salariés sur 10 trouvent que le travail est rémunéré à sa juste valeur par exemple. Les transformations évoquées ont un impact sur les salariés. Il est essentiel d’avoir un processus d’écoute des collaborateurs pour comprendre ce qu’ils veulent et adapter ce processus. Il faut engager un travail sur la reconnaissance que les collaborateurs attendre (managériale comme financière). C’est absolument crucial : les responsables doivent assumer leur rôle de source de sens pour leurs effectifs. Tenez par exemple : 8 salariés sur 10 pensent que leur entreprise a un rôle à jouer au niveau RSE, mais 49 % que leur société en fait assez. 

 

Les entreprises ont donc elles-aussi beaucoup de travail pour améliorer ces ressentis ? 
 

Nous l’avons constaté, un sujet prend de l’ampleur : la santé mentale. 22 % des confient que leur activité professionnelle a un impact négatif. Cela peut aller de la perte de sens au burnout. Les entreprises doivent accompagner leurs effectifs sur tous ces sujets. Les managers doivent s’en emparer, y être formés. Certes, les travailleurs sont confrontés à des transformations, mais les directions devront également mettre en place de nouvelles pratiques pour les aider. Aujourd’hui, l’organisation elle-même du travail est questionnée. Entrer dans cette démarche de questionnements des salariés pourrait être salvateur pour le futur du travail.

 

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