Qu’est-ce que le « quiet quitting » ?
Le quiet quitting, c’est faire le minimum syndical au travail.
Remplir uniquement les objectifs attendus à un poste mais ne pas
en faire plus. C’est aussi ne pas chercher la promotion, ou ne
pas voir l’intérêt dans la prise d’initiatives. Nous pouvons
parler de perte ou d’absence de motivation au travail.
Quels facteurs entraînent cette baisse de motivation
?
La situation globale de marché est anxiogène avec la guerre en
Ukraine, le réchauffement climatique ou encore l’augmentation du
coût de la vie. Mais ce phénomène est l’une des résultantes de la
crise sanitaire et de la modification de l’organisation du
travail. Avec le travail à distance par exemple, les travailleurs
avaient trouvé leur équilibre articulé autour de la vie
personnelle. Le retour en entreprise a pu être une transition
difficile.
Est-ce une nouvelle tendance sur le marché du travail
?
C’est en tout cas une tendance actuelle. Le lien du salarié avec
le monde du travail a clairement évolué depuis la pandémie. Même
après la sortie de crise, il y a un détachement du vis-à-vis de
sa mission en entreprise. Toutefois, rien n’indique qu’il
s’agisse d’une tendance de fond. Le marché du travail reste tendu
et dynamique, avec d’énormes besoins. La quasi-totalité des
entreprises ont du mal à remplir leurs objectifs de recrutement,
sur la quasi-totalité des secteurs. Les entreprises ne sont pas
frappées de léthargie. Ne faisons pas de généralités.
Comment remédier au quiet quitting en entreprise
?
La quête de sens au travail a été remise au cœur du débat. Les
employés, jeunes comme expérimentés, ont besoin de comprendre et
sentir pourquoi ils se lèvent le matin, pourquoi ils doivent
faire une heure de transport. Il faudrait remettre le salarié au
cœur de l’entreprise. Autrefois, on passait toute sa vie dans la
même boîte. Les collaborateurs devenaient la famille. De nos
jours, cela a changé. Nous suggérerions de rappeler le bien
commun aux nouvelles générations, pour leur faire sentir à
nouveau qu’il y a une direction commune à prendre. Pour cela,
l’employeur peut repenser ses fiches de poste et la façon dont
les tâches sont allouées. Il peut être aussi bénéfique de créer
de l’émulation transverse en faisant travailler les équipes
ensembles. Enfin, le management doit être plus intelligent et
accessible, privilégiant la communication et la vigilance pour
que l’espace de travail redevienne un espace sain et agréable
pour tout le monde.