Présentez-nous le concept de votre nouvelle formation en
« immersion » ? Comment est-elle construite ?
Je m’appuie sur un entretien réalisé avec un manager autour d’une
problématique concrète. Cet entretien est ensuite découpé en
petits modules d’une dizaine de minutes chacun. L’important pour
moi n’est pas de délivrer du savoir intellectuel mais du vécu,
que l’émotion soit présente. Je mise donc sur le fait que le
manager qui veut se former se retrouve dans le vécu de la
personne interviewée. Comme un miroir. Pendant cet entretien, les
questions que je formule vont amener la personne formée à prendre
conscience de son propre problème. Cela se rapproche du mentoring
en fait.
Pourquoi l’avoir mise en place ?
J’ai constaté que
les formations classiques au management qui donnent uniquement du
savoir sont inefficientes. Aussi, j’ai remarqué que le coaching
possédait des limites : le manager a la solution en lui et il
faut l’amener à trouver cette solution. Mais c’est long et
coûteux et donc pas accessible à tous. C’est de là qu’est venue
l’idée d’immersion managériale. On conserve le principe du
coaching en plongeant dans une difficulté concrète mais plutôt
que d’amener l’intéressé à trouver lui-même la solution, je
propose de m’appuyer sur ces entretiens pour l’orienter. Je sais
où l’emmener sans perdre de temps.
De quelle manière cette formation que vous proposez peut-elle
répondre à des problématiques de souffrance au travail
?
Elle sensibilise au fait que les performances
économiques durables sont le résultat d’équipes mobilisées et de
personnes engagées et compétentes. Elle montre comment le rôle
des managers est capital : sa posture et son engagement
retentissent ou déteignent sur toute son équipe. Elle insiste
aussi sur l’importance de l’écoute, du dialogue et de la
participation de tous en vue du développement des talents de
chacun et de la cohésion de l’équipe. Si ces ingrédients sont
réunis, la vie au travail de chacun, comme de tous, répondra aux
quatre attentes majeures des collaborateurs : ambiance agréable,
équilibre vie professionnelle/vie personnelle, développement de
ses talents et de ses compétences, et un travail qui a du sens.
Elle sert surtout à ce que les managers aient conscience de leur
impact sur la qualité de vie au travail de tous.
Selon vous, à quelles difficultés principales les managers
sont-ils confrontés ?
Cela concerne souvent le rôle
même de manager. Souvent, ils sont promus managers parce qu’ils
étaient d’excellents professionnels mais ils ne savent pas qu’ils
passent du faire au « faire faire ». Certains managers veulent
montrer qu’ils ont une expertise professionnelle supérieure or on
les attend plutôt sur l’animation de l’équipe, la possibilité de
faire grandir les uns et les autres, de créer une dynamique
d’équipe… S’ils se mettent à faire à la place des collaborateurs
cela peut avoir des effets dramatiques. C’est démotivant pour
tout le monde !
Pourquoi n’en ont-ils pas conscience ?
Parce que
dans l’entreprise on nomme quelqu’un parce qu’on est très content
de lui dans un poste technique. Comme pour le récompenser. C’est
d’ailleurs souvent la seule voie d’évolution possible. Il est
donc flatté. De plus, il y a une augmentation de salaire à la
clé, donc il est encore plus difficile de dire non. Mais les
managers qui n’ont pas cette fibre de leader souffrent, ils ont
une épée de Damoclès tous les matins au-dessus d’eux…
