Pourquoi avoir produit cette Charte pour la santé mentale au travail ?

 

2025 est l’année de la santé mentale, déclarée comme « grande cause nationale » par l’État français. C’est un sujet d’ampleur, d’autant plus post-Covid. La santé mentale d’aujourd’hui est plus dégradée que celle d’hier, plus particulièrement chez les jeunes. Il existe un manque de sensibilisation sur le sujet. En parlant de santé mentale, beaucoup se projettent l’image caricaturale et datée du fou dans l’asile psychiatrique. Alors que la santé mentale c’est au contraire tout ce qui permet d’être soi-même, d’être heureux.

 

 

La santé mentale au travail est aussi, selon vous, un véritable enjeu de société…

 

Il est certain que la santé mentale au travail, plus spécifique, est encore moins explorée. Pourtant, un salarié sur quatre se dit en mauvaise mentale : 25 % de la population. C’est énorme, et cela pose plusieurs défis concrets pour le monde professionnel. Premièrement, quelqu’un en mauvaise santé mentale n’est pas à son plein potentiel puisqu’il perd en moyenne 30 % de sa création de valeur. Pour l’économie c’est une catastrophe. Cela représente 225 milliards d’euros de perte, sans compter les 160 milliards de coût de santé et d’absentéisme liés à la santé mentale. Et le mental fonctionne comme le physique, quelqu’un qui reste trop longtemps en état de mauvaise santé sans aide s’expose à des troubles et pathologies bien plus graves. Ce système n’est pas pérenne. C’est pourquoi nous avons tous intérêt à s’emparer de cette thématique, véritable enjeu de société.        

 

  

En quoi consiste alors cette fameuse charte ? En quoi peut-elle être motrice de changement ?

 

Le champ de la santé mentale au travail a beaucoup été traité dans l’approche pathologique ou par le biais du conflit interne engendré, mais peu dans le sens de l’organisation d’entreprise. C’est notre pari, pousser les organisations à intégrer la santé mentale dans leur stratégie d’entreprise, à appliquer une vision en ce sens pour les collaborateurs, telle une démarche intégrée dans son modèle de développement. La charte, qui est officiellement soutenue par le gouvernement français, a été rédigée pour manifester un engagement à améliorer la santé mentale au sein de sa structure, pour tous. Il faut la voir comme une déclaration d’intention : agir pour la santé mentale au travail à travers quatre actions que l’entreprise s’engage à mener. D’abord la sensibilisation pour faire comprendre ce qu’est la santé mentale ; ensuite le dialogue pour supprimer les tabous à tous les niveaux de l’entreprise et libérer la parole ; puis l’amélioration des conditions de travail en continu en ce sens dans l’entreprise ; et enfin accompagner les situations difficiles détectées. L’entreprise qui signe s’engage aussi à fournir un plan d’action sur trois ans en plus de mesurer et d’attester chaque année l’impact de son plan d’action. Car tous les ans, l’Alliance pour la santé mentale publiera la liste des signataires. Celui qui ne respectera pas ses engagements en sera supprimé. 

 

 

Êtes-vous satisfait de la réception de ce projet par les entreprises et employeurs ?
 

Juste après l’annonce du projet, 150 entreprises se sont spontanément portées candidates pour s’engager via la charte. Nous nous étions donnés pour objectif d’avoir 20 entreprises signataires, donc nous sommes largement au-delà des espérances. Nous sommes très contents. C’est notre ambition, une action, un mouvement en coordination sociétale : rassembler les énergies pour une approche globale de la santé mentale au travail.

 

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