En quoi le risque amiante est-il aujourd’hui encore
sous–évalué ?
On estime qu’en France 1 200 000 salariés seraient
potentiellement exposés aux fibres d’amiante, car appelés à
travailler sur des matériaux qui contiennent de l’amiante.
Nous avons beaucoup oeuvré ces dernières années pour la
protection des salariés qui travaillent dans des entreprises de
désamiantage. Aujourd’hui, nous portons une attention
particulière à la sous-section 4, à savoir les travaux de
maintenance en milieu amianté. Le risque amiante concerne autant
les entreprises intervenantes que celles qui ont un patrimoine
amianté et effectuent leurs travaux en régie.
Il est très difficile de connaître de façon certaine et
exhaustive les matériaux contenant de l’amiante, des
mesures de prévention doivent donc être mises en œuvre
systématiquement et des techniques alternatives utilisées le plus
fréquemment possible.
Comment renforcer la prévention auprès des donneurs
d’ordre et entreprises intervenantes ?
La première des mesures, c’est l’information et la
sensibilisation au risque. Certaines CARSAT proposent des
formations pour les donneurs d’ordre. Les entreprises
intervenantes doivent également être sensibilisées à la nécessité
de bien préparer les conditions d’intervention : un diagnostic
amiante a-t-il été réalisé ? Les locaux sont-ils vides ou occupés
? Quelles techniques peuvent-être utilisées pour réduire au
maximum les émissions de fibres d’amiante ?
Dans ce contexte, la formation des salariés intervenant en milieu
amianté est bien évidemment indispensable.
Par ailleurs, avec l’appui du PRDA (Plan Recherche Développement
Amiante), de nombreux travaux de recherche et de développement
sont en cours pour mettre au point des techniques d’intervention
moins émissives, pour le percement par exemple. Nous suivons ces
travaux de près.
Les organisations professionnelles se mobilisent sur le
sujet, notamment à travers des partenariats avec le réseau
prévention. Expliquez-nous
Effectivement, des caisses régionales, la CRAMIF et la CNAM TS
ont conclu des partenariats avec des organisations
professionnelles telles que la FEDENE (Energie) et la FNSA
(Assainissement). L’objectif est d’accompagner les entreprises
adhérentes afin de les aider à mieux évaluer le risque amiante et
utiliser les techniques les moins émissives possible.
Nous avons également travaillé par exemple avec l’AP HP pour
élaborer un guide de bonnes pratiques sur les interventions en
milieu amianté, avec la contrainte de l’environnement hospitalier
qui impose un fonctionnement à H24.
De la même façon, nous avons déployé un partenariat avec l’agence
des organismes HLM d’Ile de France (AORIF), pour les aider à
identifier les techniques les moins émissives possible. Les
bailleurs sociaux dans leur ensemble sont tout particulièrement
concernés par la problématique, avec la contrainte supplémentaire
d’intervenir la plupart du temps en milieu occupé.
En savoir plus
- Venez échanger avec Marc Charoy dans le cadre de la conférence « Où en êtes-vous avec le risque AMIANTE ? », le jeudi 22 juin à Préventica Paris