Préventica - Pouvez-vous nous présenter le
Forum Open IP Vidéo ?
Garry GOLDENBERG - Le Forum Open IP Vidéo est
une association professionnelle composée d’industriels du monde
de la
vidéosurveillance (constructeurs de caméras, éditeurs de
logiciels, intégrateurs…). Nous l’avons créée en 2009 dans le but
d’assurer la promotion d'un environnement de vidéogestion ouvert,
permettant aux opérateurs concernés, collectivités territoriales
ou entreprises, de faire à tout moment les meilleurs choix
technico-économiques, quel que soit le constructeur ou l'éditeur.
Prév - Quelles sont vos missions ?
G.G. - La vidéosurveillance en réseau est un
système complexe composé de caméras, de systèmes d'enregistrement
et de stockage, d’un réseau de transport, de serveurs,
d’hyperviseurs, d’éléments d'analyse… Un fournisseur unique peut
éventuellement proposer l’ensemble du système, mais celui-ci est
généralement évolutif. Dans un premier temps, l’utilisateur
installe une configuration de base. D’autres caméras ou logiciels
avec des fonctionnalités plus performantes sont susceptibles de
venir la compléter ensuite (le monde de la vidéogestion est en
constante évolution), et ces nouveaux équipements peuvent ne pas
être disponibles chez le fournisseur initial. Il est donc
nécessaire de s’assurer que les différentes générations de
produits peuvent fonctionner ensemble. Ce n’est pas forcément le
cas aujourd’hui, dans la mesure où il n’existe pas encore de
norme.
ère est donc d’assurer des tests d’interopérabilité entre les
différents systèmes fabriqués par nos adhérents et de proposer un
processus de labellisation. Ils concernent pour le moment les
produits et services de vidéosurveillance, mais devraient être
étendus au contrôle d’accès en 2012. Nous publions des résultats
utilisés essentiellement par les industriels concernés, les
bureaux d’études qui supervisent les appels d’offres, les
entreprises utilisatrices, les opérateurs… Nos études ne sont
cependant pas réservées à nos seuls membres : toute personne
intéressée peut les consulter sur demande.
Prév - L’interopérabilité est ainsi la manière
d’appréhender la vidéosurveillance de demain ?
G.G. - Oui bien sûr. On le constate d’ailleurs
par la démarche volontariste des acteurs du marché, soucieux de
ne pas conserver des clients captifs. Des accords individuels
sont conclus par les professionnels engagés dans une démarche de
compatibilité.
Il faut savoir que la vidéosurveillance ne consiste pas seulement
à installer un capteur : voir les images n’est plus
suffisant pour les entreprises. Tout un système est nécessaire
pour les transporter, les enregistrer ou les analyser. À cette
seule condition, la vidéosurveillance peut devenir un outil de
protection des biens et des personnes, mais aussi de prévention.
D’ailleurs, on parle de moins en moins de vidéosurveillance, mais
plutôt de vidéoprotection, ou de vidéogestion.
Prév - Vous avez animé, à ce sujet, une conférence sur
Préventica Bordeaux intitulée « La Vidéoprotection, composante
indispensable de la prévention des risques ». Qu’y a-t-on appris
?
G.G. - La caméra est un capteur d’informations
au même titre qu’un capteur de fumée ou d’incendie. Cet outil,
bien utilisé, peut même s’avérer plus intelligent qu’un
autre : la vidéosurveillance peut servir à détecter un
départ de feu (voir les flammes ou la fumée), détecter une
présence inopportune dans un lieu donné, être témoin d’une chute…
Il faut donc la considérer comme un moyen supplémentaire de
prévenir un risque.
Prenons l’exemple des sites industriels : un système de
vidéogestion permet de déterminer si une vapeur est trop ou pas
assez dense, vérifier la stabilité d’un sol ou observer le niveau
de l’eau d’un barrage.
Nous ne sommes qu’au début de la vidéosurveillance : de
nombreuses fonctionnalités restent encore à explorer. Un travail
sur l’interopérabilité des équipements permet de mettre en place
un système intégré de plus en plus performant (détection de
mouvements, comptage, contrôle d’accès, mise en place d’alertes
informatiques…) pour un coût raisonnable.
Prév - Quel message voulez-vous faire
passer ?
G.G. - La conférence va permettre de
sensibiliser les responsables de la prévention des risques,
préventeurs, dirigeants, bureaux d’études ou installateurs aux
nombreux avantages de la vidéosurveillance, de briser les idées
reçues quant aux coûts de l’installation ou l’étendue des
fonctionnalités. Leur faire comprendre également qu’il ne s’agit
pas seulement de surveillance « anti-intrusion ».
Nous n’avons rien à vendre et sommes, de ce fait, plus objectifs
quand il s’agit de débattre de la conception et de l’utilisation
des systèmes de vidéogestion.
Par ailleurs, cet exposé sera également l’occasion de faire
davantage connaître notre association et notre expertise.
Préventica est assurément le lieu idéal pour démontrer le
bien-fondé d’un système de vidéoprotection utilisé comme
détecteur de facteurs de risques.