Comment la ville de Saint Louis organise-t-elle sa
prévention de santé au travail ?
Quand j’ai pris mes fonctions d’assistante prévention, en 2009,
nous avons pris conscience que je ne pouvais pas tout faire. Des
relais étaient indispensables pour une meilleure prévention. Des
référents ont été nommés pour chaque service municipal, à savoir
13 personnes au total (espaces verts, police, agents d’entretien,
petite enfance etc.). Ce sont eux qui me font remonter les
données terrain sur les risques encourus via un outil de collecte
d’informations que j’ai créé.
Nous organisons aussi des réunions tous les 2 à 3 mois pour réfléchir sur une thématique transversale de prévention. Nous avons, par exemple, travaillé sur les incendies pour mettre à niveau tous nos protocoles dans les différents sites. C’est aussi l’occasion pour moi d’informer mes équipes des nouvelles pratiques et réglementations.
Pour améliorer les conditions de travail en continu, nous réalisons une enquête systématique après chaque accident causant un arrêt de travail. Nous apprenons de potentielles défaillances pour prémunir nos agents à l’avenir.
Avez-vous des exemples de l’application de cette
stratégie ?
Pour les incendies, nous avons décidé à l’issue de nos réunions
de plusieurs mesures : fixer des lieux de rassemblement, mettre
en place des bacs de rétention d’eau, lister les lieux de
stockage de produits potentiellement dangereux.
Autre exemple, nous avons connu un incident en 2021 lorsqu’un policier a été blessé lors d’une intervention à l’accueil de la mairie. En remontant la chaîne jusqu’à l’origine du délit, nous avons compris qu’une personne avait pu accéder à l’accueil avec un grand couteau de cuisine dans son sac, blessant l’agent en se débattant. Nous nous sommes rendus compte qu’il fallait améliorer la sécurisation de l’accueil, par conséquent nous avons installé un visiophone et d’un poste de filtrage à l’entrée. Nos chiffres s’expliquent par notre travail de prévention qui dure depuis des années. Cette année-là, nous n’avons eu que 15 accidents de service pour un effectif de 400 agents municipaux, avec un taux d’absentéisme de 5,8 %.
Selon vous, quelles sont les particularités de votre
stratégie de prévention ?
C’est en remontant cette chaîne que nous parvenons à rendre
meilleures les conditions de travail de nos collègues. Notre
stratégie est celle d’une approche globale. Nous collaborons
aussi avec le CHSCT (Comité d'hygiène, de sécurité et des
conditions de travail.ndlr), où certains référents siègent comme
représentant du personnel. Nous travaillons étroitement aussi
avec le médecin du travail pour faire des visites de poste et
voir quelles améliorations envisager. Tout s’imbrique, nous
essayons d’associer tous les acteurs liés à la prévention des
risques pour oeuvrer avec eux.