L’Association MASE
EST est supportée majoritairement par des entreprises
intervenantes. C’est la preuve que ces dernières sont capables
d’engager des actions pérennes dans les domaines de la santé et
de la sécurité au travail, et que les Entreprises Utilisatrices
devraient pouvoir en toute confiance adhérer à l’association et
par conséquent aux actions menées.
Alain Louhichi, Président de MASE EST
À l’occasion de sa participation exceptionnelle, aux côtés de MASE EST à Préventica Strasbourg, le Président du MASE National, Serge Keroullé, revient sur les fondamentaux de l’Association et les raisons de sa participation au Congrès/Salon. Il a croisé son point de vue avec celui d’Alain Louhichi, Président de MASE EST.
Préventica - L’accord avec l’UIC vous
définit souvent comme un référentiel destiné aux industriels de
la chimie. Or, le MASE est bien plus que cela.
Expliquez-nous ?
Serge Keroullé -Effectivement, nous sommes
quelquefois apparentés à telle ou telle activité suivant la
connaissance de tels ou tels adhérents. Je pense qu’il est
important de préciser l’origine et les objectifs de MASE et du
système commun MASE UIC (Union des Industries
Chimiques).
À l’origine du projet, des industriels de la région de l’étang de
Berre se sont regroupés autour d’un référentiel créé par le
groupe ESSO et appelé MASE. J’ai créé la première association
MASE en 1997 en Normandie, après avoir totalement réécrit le
référentiel d’origine selon les principes d’ISO 9000. Autour de
moi, des industriels convaincus que pour faire progresser la
sécurité, il fallait faire évoluer l’ensemble du tissu industriel
régional par un niveau d’exigence commun. Les problèmes de
sécurité peuvent avoir des conséquences dramatiques tant sur le
plan humain que pour l’entreprise elle-même, quelle que soit sa
taille ou son activité. Ainsi, les membres des associations MASE
entreprises utilisatrices ou entreprises intervenantes
représentent un panel varié en termes d’activités ou de taille
d’entreprises.
Fortes des résultats obtenus, d’autres associations se sont
créées dans d’autres régions, par l’investissement d’industriels
bénévoles, suivant un tissu industriel local et varié.
Aujourd’hui, l’association nationale est complétée par huit
structures régionales (la dernière en date, MASE Antilles-Guyane,
a vue le jour en début d’année). Nous comptons 3 880
entreprises intervenantes et 143 entreprises utilisatrices, ce
qui représente un total de 4 062 adhérents (déc. 2011).
MASE est un système applicable à toutes les tailles et toutes les
activités. L’UIC, suite à l’accord de branche de 2002, a mis en
place en 2004 un système d’habilitation de leurs sous-traitants.
Le rapprochement MASE/UIC et la fusion de leurs deux systèmes
avaient pour but de faciliter la vie des entreprises en évitant
la multiplication des référentiels, des audits, en s’appuyant sur
la structure MASE existante.
Prév. - De quelle manière intervenez-vous auprès des
entreprises ?
S.K. -La démarche MASE a pour objectif de
favoriser et d’aider les entreprises dans la mise en place et
l’appropriation d’un système de management SSE efficace, parce
qu’adapté et adaptable à tous. « Pratico-pratique », elle intègre
les valeurs, le fonctionnement et la culture sécurité de
l’entreprise. Si la réflexion part du haut (« top
down »), nous vérifions également sur le terrain que ce que
l’on met en place fonctionne (principe du « down
top »). Ainsi, chacun à son niveau est acteur. Par ailleurs,
le conseil d’administration se compose de deux sous-comités,
celui des entreprises utilisatrices et celui des entreprises
intervenantes : notre volonté est de créer un langage commun
entre les deux, pour que tout le monde puisse se parler et
surtout se comprendre.
La structure, associative et sans but lucratif, fonctionne sur le
bénévolat. Elle permet, lors de la mise en place de la démarche,
d’avoir des contacts, des échanges avec l’administrateur ou
d’autres adhérents. L’objectif étant de bien comprendre celle-ci.
Dans la phase de certification (l’adhésion permet d’avoir un
audit réalisé par une tierce partie, et une décision prise), si
l’audit est réalisé par un cabinet extérieur agréé MASE, la
décision de certification est prise par le comité de pilotage
régional (membres élus bénévoles). Cela évite l’amalgame entre la
relation commerciale d’audit et de certification.
Prév. - Quelles sont vos problématiques majeures pour
2012 ?
S.K. -Compte tenu du contexte économique, les
entreprises veulent réduire leurs dépenses. Elles tombent souvent
dans la facilité en limitant les dépenses dans les services non
productifs, la sécurité notamment.
Nous devons leur démontrer qu’au contraire, la sécurité est un
investissement permettant de gagner, ensuite, en productivité,
d’améliorer les résultats globaux de l’entreprise et de la
pérenniser. Notre meilleur argument réside dans l’exemple :
nos adhérents font remonter leurs résultats à la direction de
l’association tous les 6 mois. Nous constatons que nos
entreprises adhérentes, qui ont mis en place la démarche MASE,
ont de meilleurs résultats que les autres (MASE est le seul
système réellement quantifiable en terme de progrès).
La difficulté reste de convaincre l’ensemble des dirigeants
d’entreprises qu’en période de crise il faut malgré tout
continuer à progresser dans ce domaine.
En outre, la réglementation et les bonnes pratiques en matière de
santé et d’environnement évoluent. Nous préparons donc nos
adhérents aux exigences à venir et les amenons à mieux
appréhender les problématiques de santé et environnement.
Prév. - Vous serez présents à Préventica Strasbourg en
mai prochain. Qu’attendez-vous de l’évènement ?
Alain Louhichi – Nous souhaitons que l’événement
déclenche chez les donneurs d’ordre la volonté de voir appliquer
dans leurs unités le référentiel MASE UIC ainsi que son système
de management parfaitement adapté à toutes les tailles
d’entreprises. Historiquement, un engagement dans la démarche
prouve qu’une amélioration plus que sensible est constatée dans
les résultats sécurité de celles-ci. Il suffit donc de s’engager
dans MASE et d’appliquer ses principes pour améliorer ses
conditions d’emploi.
S.K. – Préventica permettra de rencontrer les
entreprises et prendre le temps de leur expliquer qu’un système
de management entraîne une amélioration continue, le bien-être
des salariés et assure leur pérennité. Préventica sera aussi
l’occasion d’améliorer la perception que l’on a de notre
activité : les entreprises connaissent notre nom, mais ne
savent pas vraiment ce que l’on peut faire pour elles. Par la
mise en avant d’exemples et résultats précis, nous ferons passer
un message clair aux dirigeants : la sécurité, ça se
gère, ça ne se délègue pas (l’objectif se définit en fonction de
sa propre situation, sinon la démarche ne marche pas).
Au cours d’une réunion avec les donneurs d’ordre de la région,
nous présenterons la démarche MASE, ses objectifs, ses résultats,
notre stratégie et leur laisser un maximum de temps pour répondre
à leurs problématiques et leurs questions. Rien ne se fait par
hasard, il faut s’organiser pour s’améliorer.