Pouvez-vous nous parler des risques occasionnés par l’intégration de l’IA générative dans une entreprise ?

 

Je dirais que cela dépend de l’outil que vous choisissez. Les risques que vous évoquez proviennent des modèles d’IA publics. Effectivement, si l’on utilise un Chat GPT public et que l’on lui fournit des données d’entreprise confidentielles, stratégiques ou personnelles, l’on se met en danger. C’est comme si l’on téléchargeait nos secrets sur Internet en espérant que personne ne tombe dessus.

 

 

Comment se mettre à l’abri alors ?

 

C’est en fait assez facile d’éviter les dangers. Il faut que les entreprises utilisent des IA privées qui n’apprennent pas et conservent les données internes au sein de l’entreprise. La plupart des grosses sociétés possèdent un Responsable des données personnelles. Il suffit de le faire échanger avec les éditeurs fournisseurs de systèmes IA pour rassurer tout le monde. La liste des questions n’est en fait pas très longue à poser : où est l’IA ? Les données restent-elles privées ? L’IA apprend-elle de nos données ? Sont-elles dans un environnement sécurisé ? Des certifications existent par exemple pour attester du sérieux des prestataires. Même les petites et moyennes entreprises peuvent se doter des outils IA à faible coût. 

 

 

A-t-on raison, finalement, de se méfier de l’IA ? 

 

C’est un reflexe naturel pour toutes les personnes qui travaillent en environnement RH de se poser cette question. Toutefois, j’encouragerais à recourir à l’intelligence artificielle. Selon moi, le débat sur les données personnelles est technique mais surtout déjà dépassé. Si les entreprises plus modestes veulent grandir, elles devront intégrer de l’IA, car d’autres le feront. Elles ne vont plus avoir le choix pour déléguer les taches sans valeur ajoutée. La démocratisation est en marche. L’IA a en plus l’avantage d’être pragmatique. Beaucoup craignent les biais de l’intelligence artificielle mais les humains en ont tout autant. Un ChatGPT vous répond sans filtre, même si la réponse n’est pas agréable à entendre.

 

 

Le jeu semble en valoir la chandelle ?

 

Nous allons prendre un sujet concret : la prévention. Retarder l’arrivée de l’IA, c’est ralentir la modernisation des pratiques de santé et la sécurité au travail. L’intelligence artificielle améliore, dans ce domaine comme dans plusieurs autres, la performance de l’entreprise. Elle peut prévenir les risques plus rapidement, permettre de mettre en place des plans d’action efficaces, d’instruire les collaborateurs sur de meilleures pratiques ou encore mieux gérer des dossiers d’accidents du travail. Nous avons, chez nous, intégré le modèle GPT a une de nos plateformes qui gère la prévention et assure la gestion des dossiers d’accidents du travail. Le serveur du logiciel Sigma dialogue avec le service IA privé de l’entreprise : aucune perte de données. Lors d’un accident, l’IA sait tout ce qu’il s’est passé et nous fournit des réponses en tenant compte du contexte. Dans ce genre de situations, l’historique est hyper important. Elle accélère la prise de conscience et oriente la mise en action. Mais cela n’élude pas l’expertise humaine. L’humain, lui, manie et réutilise tous ces éléments fournis automatiquement pour construire le résultat final. À n’en pas douter, il y a énormément à faire grâce à l’IA pour améliorer les conditions de travail des salariés.

 

 

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