Chiffres issus des données 2013 de l'Observatoire des violences en milieu de santé
Une augmentation significative des faits de violence
En 2013, l'observatoire a recensé 12 432 signalements d’atteintes aux personnes et aux biens, effectués par 353 établissements sanitaires et médico-sociaux., soit une augmentation de 12% par rapport à 2012 (11 021 faits.
L'Ile de France et la région Languedoc Roussillon sont les régions les plus violentes
La région Ile de France représente 31% des déclarations avec 3
998 signalements en 2013 soit 55 établissements déclarants.
Signalons que l’assistance publique des hôpitaux de Paris (AP-HP)
a mis en place une politique de déclarations exhaustives des
atteintes aux personnes et aux biens. Depuis 2012, l’AP-HP qui
représente 35 établissements franciliens (ainsi que 2
établissements hors Ile-de-France) a décidé d’abandonner son
outil interne de recensement des évènements au profit de celui de
l’ONVS.
Concernant les autres régions, l’implication dans le dispositif
est variable sans que l’on puisse toutefois en tirer des
conclusions générales. D’un établissement à l’autre, les
politiques en la matière diffèrent. Pour certains, la mise en
place d’un outil interne de recensement des déclarations et
d’initiatives en matière de prévention des violences va de pair
avec l’alimentation de la plate-forme nationale, pour d’autres
les actions se concentrent au niveau local.
La région Languedoc Roussillon est la 2e région ayant signalé le
plus de faits d'atteinte aux personnes et aux biens avec 971
signalements.
Les faits signalés sont majoritairement des atteintes aux personnes
En 2013, 9 190 atteintes aux personnes et 3 662 atteintes aux
biens étaient signalées. Ainsi, 420 déclarations répertoriaient
les deux types d’atteintes cumulativement ; essentiellement des
violences accompagnées de dégradations.
Toutes atteintes confondues, les services les plus impactés sont
la psychiatrie avec le quart des incidents déclarés, les
urgences, la médecine et la gériatrie.
La psychiatrie et les urgences sont plus concernés par les
atteintes aux personnes.
A l’inverse, les bureaux et vestiaires, parking, laboratoire,
pharmacie sont plus touchés par une délinquance d’appropriation
ou des dégradations.
L'ONVS signale qu’il est très difficile d’estimer les violences,
essentiellement verbales, supportées par les agents d’accueil,
notamment au niveau de la caisse/admission en raison d’une sous
déclaration très importante dans ce secteur. Toutefois, elles
apparaissent fréquentes dans de nombreux établissements.
Les injures et insultes en tête des violences aux personnes
En 2013, 9 190 signalements d’atteintes aux personnes ont été
recensés par l’ONVS.
38% des signalements portent sur des injures et insultes.
Les violences volontaires arrivent immédiatement derrière avec
31% des signalements.
Pour 63 signalements il s’agit du niveau 4 de gravité (violences
avec arme pouvant aller jusqu’au crime), soit 1% des atteintes
aux personnes.
Les atteintes aux personnes déclarées en 2013 se répartissent
environ en proportion 1/3 – 2/3 entre les agressions physiques
(36 %) et les agressions verbales (64%).
Si l’on distingue selon les lieux où les évènements se sont
produits, cette répartition se révèle plus nuancée. Certains
services seront principalement le lieu d’expression des violences
verbales avec une escalade pouvant déboucher sur des coups. Ces
situations se retrouvent notamment dans les services où l’attente
du patient est forte, chargée en émotion et en angoisse
(pédiatrie, urgences) ou lorsque le patient estime que la prise
en charge ne correspond pas à ses besoins. Les conditions
d’accueil (services ponctuellement surchargés, longueur de
l’attente, manque de personnel, communication insuffisante)
peuvent constituer des facteurs de tensions supplémentaires. Dans
certains cas, on constate que l’agressivité et la violence sont
les seuls modes d’expression connus par les protagonistes. La
consommation d’alcool et de produits stupéfiants facilite le
passage à l’acte.
Dans d’autres services, les déclarations font état en proportion équivalente de violences verbales et de violences physiques. Liées souvent à la pathologie des patients, elles concernent principalement les unités de gériatrie et de psychiatrie. A l’heure actuelle, plus de 80% des patients de psychiatrie sont suivis en ambulatoire2. Parallèlement les établissements accueillent un nombre croissant de personnes hospitalisées sans leur consentement, principalement des malades en crise. Si la majorité de ces malades ne sont pas dangereux, certains présentent un risque accru de violence. Les addictions à l’alcool et la toxicomanie majorent ce risque. Dans ce contexte les établissements de santé mentale sont confrontés à des violences spécifiques.
78% des victimes d’atteintes aux personnes sont les personnels
des établissements. On constate donc que le personnel est
majoritairement impacté puisqu’il est concerné dans près de 8 cas
sur 10. Les patients constituent la deuxième catégorie de
personne plus la touchée, avec cependant un nombre beaucoup plus
faible de victimes (13%). Le personnel de sécurité n’apparaît que
pour 2% des cas.
Le personnel de santé représente 94% de la catégorie «personnel
victime », réparti entre les médecins (10%), les infirmiers (46%)
et les autres personnels soignants (44%). Les catégories
professionnelles touchées sont, par ordre décroissant, les
infirmiers (5 440 victimes), les autres personnels soignants (5
232 victimes) et les médecins (1 140 victimes).
La part du personnel « administratif » qui représente 6% (soit
792 victimes) est constituée majoritairement de personnel affecté
à l’accueil.
Dans près de 9 cas sur 10, les auteurs des violences étaient des patients (7 075) ou des visiteurs et accompagnants (1 632).
Les vols constituent la majorité des atteintes aux biens
Les vols sans effraction et les dégradations légères sont les plus constatés (82%).
La majorité des vols commis sans effraction affectent le
personnel et se produit souvent par défaut de vigilance
collective dans les bureaux, les vestiaires ou les véhicules.
Pour plus de la moitié des événements signalés, l’établissement
reste la principale victime. En ce qui concerne les dégradations,
on constate qu’elles sont souvent le fait de patients et
d’accompagnants énervés ou agressifs qui brisent des portes, des
vitres, ou cassent des équipements.