Par définition lieu de passage, d’accueil permanent et ouvert à
toutes les souffrances, crises, stress et frustrations, il est
logique qu’un nombre important de déclarations émanent de ces
services.
Les manifestations de violence y sont de nature et gravité
différentes ; sous forme d’agressions verbales, elles sont
quotidiennes (69% d’injures et de menaces), et les agressions
physiques y sont nombreuses (31%)
A la différence du secteur psychiatrique confronté aux problèmes
de violence principalement en journée, les urgences sont
affectées de jour comme de nuit.
Le personnel hospitalier en est la principale victime, mais
l’agression n’est pas toujours le fait du seul patient.
Interfèrent également accompagnateurs et intrus, étrangers à la
demande de soins.
Les raisons conduisant à ces violences sont dans tous les cas similaires : attentes, incompréhension sur les priorités (gravité des cas et non pas ordre d’arrivée des patients), inquiétudes sans réponse de la part des personnels, prise en charge des populations à risque (éthylisme, toxicomanie, psychiatrie…), conception architecturale inadaptée, installations défectueuses (distributeurs en panne, toilettes hors service), organisation perfectible.
Il apparaît que deux périodes ressortent en pic de violences en
termes de volume, la fin de matinée et le milieu d’après-midi.
Ces pics correspondent à des périodes de forte activité pour les
urgences. Les nuits de vendredi à samedi et de samedi à dimanche,
si elles ne représentent pas un volume particulier de
déclarations, représentent un facteur de risque plus important
pour les soignants. En effet, ces nuits, il apparaît clairement
une surreprésentation des patients sous l’emprise de l’alcool et
de drogues qui sont des facteurs importants de passage à l’acte
violent. Ces risques particuliers caractéristiques sont bien
connus des soignants. Des mesures particulières sont souvent
prises, comme le renforcement des équipes, le recrutement de
médiateurs, d’agents de sécurité ou de maîtres-chiens.
Les violences aux urgences sont particulièrement mal vécues par
les soignants même si la proportion de violences physiques (20%)
est faible par rapport à d’autres secteurs. Aux urgences, les
violences sont peu liées à la pathologie du patient. Elles sont
souvent importées ou la conséquence de facteurs multiples dont
sont la cible les personnels présents.