Le travail de nuit n’est pas sans risques pour la santé. En
effet, le travail de nuit a des conséquences sur les rythmes
biologiques, sociaux et familiaux pouvant entraîner des
répercussions sur la santé.
Le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) a
étudié l’impact de cette organisation du travail sur le risque de
cancer, l’amenant à ajouter le travail posté qui induit la
perturbation des rythmes circadiens à la liste des agents «
probablement cancérogènes » (groupe 2A) en 2007.
En France, la Haute Autorité de Santé (HAS) a publié, en 2012,
des recommandations de bonnes pratiques pour la surveillance des
travailleurs postés et/ou de nuit.
Ces effets du travail de nuit sur la santé concernent
notamment :
- les troubles du sommeil et la baisse de vigilance
- les pathologies gastro-intestinales
- la survenue d’accidents
- la fertilité, la reproduction et la grossesse
- le cancer (notamment le cancer du sein chez la femme)
- les troubles métaboliques et pathologies cardiovasculaires
Selon une expertise menée par l’ANSES en 2016, ces
risques peuvent être classés en 3 groupes : les risques
avérés, les risques probables et les risques possibles.
Le travail de nuit : les risques avérés pour la santé
L’ANSES a identifié dans les risques probables pour la santé les
troubles du sommeil et les troubles métaboliques et les maladies
cardiovasculaires.
Sur le plan physiologique, lors d’un travail de nuit, il se
produit une désynchronisation entre les rythmes circadiens calés
sur un horaire de jour et le nouveau cycle
activité-repos/veille-sommeil imposé par le travail de nuit.
Cette désynchronisation est aussi favorisée par des conditions
environnementales peu propices au sommeil : lumière du jour
pendant le repos, température plus élevée qu’habituellement la
nuit, niveau de bruit plus élevé dans la journée, rythme social
et obligations familiales.
Tous ces facteurs d’environnement physiques et sociologiques
contribuent à perturber les rythmes biologiques et le sommeil.
Les difficultés de sommeil rapportées par les travailleurs de
nuit portent tant sur la qualité que sur la quantité de
sommeil.
Ces troubles du sommeil peuvent entraîner une baisse de la
vigilance, voire des périodes de somnolence qui peuvent être à
l’origine d’accidents soit pendant la période de travail soit en
dehors notamment lors des trajets domicile-travail.
Le syndrome métabolique se définit par la présence chez un même
individu d’une augmentation d’au moins 3 paramètres parmi les 5
suivants : le tour de taille, la pression artérielle, les
triglycérides, le cholestérol et la glycémie. Ces troubles
métaboliques sont un effet avéré sur la santé des travailleurs de
nuit par rapport à ceux de jour.
Le travail de nuit : les risques probables pour la santé
Selon le rapport d’expertise de l’ANSES, le travail de nuit
pourrait avoir des effets sur la santé psychique, sur les
performances cognitives, sur l’obésité et la prise de poids,
ainsi que le diabète de type 2 et les maladies coronariennes
(ischémie coronaire et infarctus du myocarde).
Les travailleurs de nuit rapportent fréquemment souffrir de
troubles de l’humeur, dépression, anxiété, irritabilité. Ces
troubles sont souvent liés à la qualité du sommeil mais peuvent
également trouver leur origine dans les troubles psychosociaux
causés par cette organisation atypique du travail.
Lors du travail de nuit, la désynchronisation de l’horloge
circadienne associée au manque de sommeil serait également à
l’origine de la prise de poids et de l’obésité. Quant au diabète
de type 2, son apparition serait fonction de la durée
d’exposition au travail de nuit.
Le travail de nuit : les risques possibles pour la santé
Certaines études établissent un lien entre travail de nuit et dyslipidémies, hypertension artérielle et accidents vasculaires cérébraux. Toutefois, ce lien n’a pas à l’heure actuelle été démontré de façon certaine.