La normalisation du métier
Le métier de Risk Manager n’est pas encore clairement
normalisé. Nous verrons, en troisième partie de ce
dossier quels cadres existent aujourd’hui. Il en résulte une
multitude de représentations dans les entreprises.
Le profil
Il était courant, pour les grands groupes, d’attribuer les fonctions du Risk Management à un profil expérimenté, l’expérience étant incontournable, selon elles, pour occuper cette fonction qui demande de prendre des décisions très pratiques. Généralement, les Risk Managers ont fait leurs armes dans le courtage ou les compagnies d’assurances, dans des postes de prévention des risques leur ayant permis de développer des compétences techniques, juridiques et financières.
Aujourd’hui, c’est la connaissance du secteur d’activité de
l’entreprise qui est valorisée (informatique,
industriel, commerciaux, institutions territoriales). D’après
Eric Davoine, président de l’association ASIS
France, « la formation de Risk Manager est
souvent une formation complémentaire à une première fonction
métier qui permettra à un Risk Manager de se positionner dans son
cœur de métier, celui dont il a la culture et sur laquelle il
sera venu mettre un complément de formation sur le management et
la gestion des risques ». Le président France de la
première association mondiale de professionnels de la sûreté
précise par ailleurs que cette fonction ne nécessite plus
vraiment une grande expérience au départ car elle est devenue
une fonction d’analyste des risques
émergeant plutôt que de spécialiste des risques
connus.
Il n’existe donc pas une seule voie de formation
pour devenir Risk Manager. Chaque spécialité va être appréciée de
différentes manières. Les différents profils se verront attribuer
des postes particuliers. Par exemple, on retrouve plus facilement
les ingénieurs dans les fonctions de prévention et de protection
tandis que les profils plus généralistes des domaines juridique
et financier occuperont plutôt des fonctions de conseil. Leur
aisance relationnelle leur apporte, en effet, la capacité de
travailler avec divers interlocuteurs au sein de leur entreprise,
peu importe le niveau hiérarchique et la spécialité.
Les
formations spécialisées
Des cursus de 3e cycle proposent une spécialisation en
Risk Management, une spécialisation permettant donc de
compléter les compétences détenues dans le secteur d’activité de
l’entreprise.
Néanmoins, la formation continue est plébiscitée
par les entreprises qui se tournent alors généralement vers
l’AMRAE. En effet, l’association propose deux formations
diplômantes :
- le CEFAR stratégie de gestion des risques,
- l’ARM (Associate in Risk Management), une formation reconnue
internationalement
La rémunération
Cette fonction stratégique jouit naturellement d’une rémunération élevée : 101 à 120 mille euros par an. L’étude de la rémunération par âge confirme le fait que l’expérience soit plébiscitée dans ce poste. En effet, les rémunérations sont naturellement plus élevées lorsque l’âge augmente. Et ce niveau dépend également de la taille de la société : plus celle-ci réalise de chiffres d’affaires, plus la rémunération s’accroît.
Les Risk Managers sont nombreux à compter une part variable dans leur rémunération globale. Celle-ci prend en compte des éléments comme les objectifs (de groupe et individuels), la performance (de l’individu et de l’équipe mais également les compétences.
Le niveau de rémunération dépend également du rattachement hiérarchique : les Risk Managers liés à la direction générale et à la direction financière sont davantage rémunérés que ceux rattachés à la direction industrielle, à la direction juridique ou au secrétariat général par exemple.
Enfin, le mode de recrutement influence aussi grandement les niveaux de rémunération : la mobilité interne ainsi que le réseau garantissent de meilleurs revenus.