Les statistiques des accidents cardiaques en France
Tous les ans, 40 000 à 50 000 personnes meurent prématurément
d’un arrêt cardiaque d’après la Fédération française de
cardiologie (septembre 2021).
Chaque minute qui passe réduit le taux de survie de 10%. De
longues minutes s'écoulent avant que les secours soient prévenus
et arrivent sur les lieux.
Or des solutions existent, notamment grâce aux défibrillateurs
automatisés et semi-automatisés externes. Dans 70% des cas
d'arrêt cardiaque, des témoins sont présents et pourraient agir,
mais moins de 20% d’entre eux appliquent les gestes de premiers
secours. Or, quatre victimes sur cinq qui survivent à un arrêt
cardiaque ont bénéficié de ces gestes par le premier témoin.
L'installation de défibrillateur est donc de ce point de vue une
exigence de santé publique.
Comment fonctionne la défibrillation ?
Le corps humain a besoin d'oxygène. Dans l'air que l'on respire, il y en a environ 20%. Une fois inspiré puis filtré par les poumons, cet oxygène est transporté à travers le corps par le sang (les globules rouges), vers les différents organes.
Cette circulation est permise par le cœur qui agit comme une pompe. Ce dernier se compose de 4 cavités (2 oreillettes et 2 ventricules) qui se contractent chacune à une fréquence, une amplitude et un rythme bien précis.
Si pour une raison ou une autre, le cœur n'est plus capable de
faire circuler le sang et donc de fournir de l'oxygène, les
cellules se détériorent puis meurent. Le cerveau en particulier
ne peut se passer d'oxygène que pendant quelques minutes.
La fibrillation :
À la suite d’un choc
électrique (électrocution…) ou bien à cause de certaines maladies
(infarctus du myocarde…), le cœur peut se mettre à battre de
manière désordonnée. C'est la fibrillation ventriculaire (FV).
Des influx électriques parasites font se contracter les fibres de
manière désordonnée, la circulation sanguine n'est plus assurée.
Le cœur bat alors extrêmement rapidement et de manière anarchique
(300 à 400 pulsations par minute), ce qui induit une inefficacité
quasi totale de sa fonction de pompe. Dans une telle situation,
la personne s'effondre, ne respire plus, et son pouls n'est plus
perceptible. Cette situation évolue très vite (quelques minutes)
vers le décès de la personne ou vers des séquelles neurologiques
irréversibles. Les chances de survie sont maximales si la
défibrillation est réalisée rapidement.
La défibrillation :
La défibrillation
consiste à délivrer un choc électrique instantané de haute
énergie (jusqu'à 360 voire 400 joules représentant dans des
conditions normales une tension de 3 à 4 000 volts) de telle
sorte que la décharge traverse le myocarde. On réalise une sorte
de remise à zéro électrique de toutes les cellules du cœur pour
leur permettre de retrouver leur synchronisation initiale.
Généralisation des défibrillateurs : il y a urgence !
D’une manière globale, très peu de personnes sont opposées à la généralisation des défibrillateurs. Simples d’utilisation et peu coûteux, leur présence étendue peu sauver de nombreuses vies.
Une évolution du cadre légal
Depuis le décret
du 4 mai 2007 (décret n°2007-705 relatif à l'utilisation des
défibrillateurs automatisés externes par des personnes
non-médecins et modifiant le code de la santé publique), chaque
citoyen est autorisé à utiliser un défibrillateur semi-automatisé
ou automatisé externe.
Une facilité d'utilisation
De faible poids et
de taille réduite, les appareils automatiques ou
semi-automatiques sont capables d'analyser le rythme cardiaque
avant la délivrance d'un choc salvateur. Ils possèdent un système
prévenant d'éventuels dysfonctionnements et même une assistance
aux gestes à effectuer, grâce à des consignes vocales.
Un coût en baisse
Un défibrillateur
coûte moins de 1500 euros hors taxes.
Une efficacité largement démontrée et connue du grand
public
Plusieurs cas ont marqué les esprits.
Notamment, le footballeur professionnel niortais, Marco Andriana,
victime d'un arrêt cardiaque sur le terrain qui a été sauvé grâce
à un défibrillateur. Il est aujourd'hui parrain de l'opération
Train du cœur.