Des conditions de travail difficiles 

Les livreurs font face à une forte intensité physique et à des risques quotidiens. Ils circulent souvent dans des zones mal adaptées aux deux-roues, s’exposent au trafic, aux intempéries et à la pollution. Les livraisons peuvent durer de longues heures, parfois le soir ou le week-end.
 

L’organisation du travail est dictée par des algorithmes. Ce « management numérique » attribue les courses, fixe les règles de rémunération, évalue les performances et peut entraîner des sanctions. Ce mode de fonctionnement renforce la pression ressentie.
 

Isolés et sans lien direct avec une entreprise, les livreurs ont des revenus variables et une instabilité financière. Leur statut, généralement indépendant, limite leur accès à la prévention et au suivi en santé au travail.
 

 

Les résultats de l’expertise de l’ANSES

Dans une étude approfondie, l’ANSES a analysé les conséquences de cette organisation sur la santé des livreurs. L’Agence s’est penchée sur l’environnement de travail, le modèle économique des plateformes, le statut des travailleurs et l’usage généralisé des algorithmes.
 

Les résultats sont clairs : la santé des livreurs est affectée à plusieurs niveaux.
 

À court terme :

À moyen terme :

À long terme :

Parmi les facteurs identifiés, le management algorithmique occupe une place centrale. Son fonctionnement sans contact humain dégrade les conditions de travail.
 

L’ANSES pointe aussi le manque de données disponibles pour suivre l’état de santé de ces travailleurs, ce qui complique l’évaluation des effets à long terme.
 

 

Des recommandations pour renforcer la prévention

Face à ces constats, l’ANSES propose plusieurs mesures :
 

  • appliquer les règles de santé et de sécurité du Code du travail à ces travailleurs,
  • intégrer l’ensemble des éléments identifiés dans la transposition de la directive européenne 2024/2831,
  • instaurer une collecte systématique de données sur leur état de santé.

     

 

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