En 2024, près de 5 000 maires ont répondu à un questionnaire détaillé sur leurs conditions de travail, l’impact du mandat sur leur vie personnelle et les conséquences pour leur santé. Cette étude, financée par l’Agence nationale de la recherche et soutenue par l’Association des maires de France, propose un portrait représentatif des élus à travers la France
Un mandat exigeant et envahissant
L’étude révèle que les maires travaillent des durées hebdomadaires très variables, avec une forte présence d’horaires atypiques. Plus de 80 % d’entre eux déclarent exercer régulièrement des activités en soirée ou le samedi matin. Cette disponibilité réduit le temps consacré à la famille et aux proches. En conséquence, 83 % des répondants jugent leur mandat « usant » pour leur santé.
Un impact fort sur la santé des élus
Les signes d’usure sont largement partagés : troubles du sommeil, coups de fatigue et moments de lassitude concernent quasiment tous les maires interrogés. Ces troubles sont permanents pour un quart à un tiers d’entre eux. La charge mentale, quant à elle, est un enjeu majeur. La majorité des élus décrit une pression constante, une surcharge cognitive et des difficultés à gérer efficacement les problèmes rencontrés. Cette charge mentale reste peu exprimée publiquement, car elle est perçue comme un tabou pouvant fragiliser la légitimité du maire.
Une usure qui pousse à partir
L’enquête souligne que 6 % des maires ont souvent envisagé de démissionner, 39 % l’ont fait quelques fois, et 52 % jamais. Le risque de démission est plus élevé dans les petites communes, chez les maires ayant des charges familiales ou un emploi parallèle. Ces données montrent une vulnérabilité notable à l’épuisement, liée à la difficulté de concilier vie personnelle et engagement public.
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