Une étude de la DARES déclare que les risques psychosociaux au travail varient selon le secteur, la qualification et le sexe
La DARES propose une synthèse à partir d’une quarantaine d’indicateurs provisoires mais immédiatement disponibles (enquêtes statistiques existantes issues d’un premier travail du Collège d'expertise sur le suivi statistique de ces risques mis en place en 2008 en réponse rapport «Nasse-Légeron»).
Les risques psychosociaux y sont analysés dans 6 domaines : les exigences du travail, les exigences émotionnelles, l’autonomie et les marges de manœuvre, les rapports sociaux et relations de travail, les conflits de valeur, l’insécurité socio-économique.
On apprend dans cette étude que les risques psychosociaux
au travail (stress, dépression, violences...) varient suivant
la qualification, le secteur d'activité et le sexe du salarié.
Ainsi, les professions qualifiées subissent de plus fortes
exigences psychosociales (charge et complexité du travail,
pression temporelle, difficultés de conciliation entre la vie
professionnelle et la vie familiale). En 2007 par exemple, 23%
des actifs occupés affirmaient qu'on leur demandait "toujours" ou
"souvent" une quantité de travail excessive, les cadres et les
professions intermédiaires se disant plus touchés que les
ouvriers et employés.
On observe, par contre, que les professions peu qualifiées sont
davantage soumises à un manque d'autonomie, de soutien et à
l’insécurité économique (qui concerne moins le secteur de
l'administration, de la santé et du social) : 29% déclarent
avoir, en règle générale, très peu de liberté pour décider
comment faire leur travail et 46% disent ne pas pouvoir
interrompre momentanément leur travail quand ils le désirent.
Les salariés en contact avec le public (souvent des femmes, très
présentes parmi les employés et dans des secteurs comme
l'éducation, la santé ou l'action sociale) sont confrontés à
l’agressivité de ce dernier, source de forte contrainte
émotionnelle.
Quant aux femmes, elles souffrent plus que les hommes et d’une
manière plus systématique d’un manque de marges de manœuvre, de
soutien social et de reconnaissance au travail.
Les conflits de valeurs (rapport entre les exigences du travail
et les valeurs personnelles ou professionnelles) touchent quant à
eux plus souvent les hommes et plus souvent les personnels de
l'administration. Les ouvriers et indépendants se disent plutôt
moins exposés.
Source : http://www.travail-solidarite.gouv.fr/actualite-presse,42/breves,409/
Une enquête d’IPSOS révèle une dégradation des conditions de travail pour un salarié sur deux
Niveau de stress élevé, manque de reconnaissance et de
perspectives professionnelles, risque fort de burn-out, sentiment
de solitude pour faire face au malaise au travail, niveaux de
prévalence inquiétants des troubles physiques… Si près de deux
salariés sur trois sont satisfaits de leur niveau de bien-être au
travail, l’étude réalisée par Ipsos pour le groupe Bernard
Julhiet en partenariat avec La Tribune révèle une détérioration
inquiétante. 45% considèrent qu'il s'est dégradé au cours des six
derniers mois et un salarié sur dix peut même aujourd’hui être
considéré comme potentiellement en détresse. Quant au niveau de
stress dans leur vie professionnelle au quotidien, 62% des sondés
le jugent "plutôt élevé" voir même "très élevé". Néanmoins, dans
les entreprises où des mesures ont été prises pour lutter contre
le stress au travail, la proportion de salariés satisfaits de
leur niveau de bien-être est nettement supérieure (86% contre 64%
dans l'ensemble) et leur niveau de stress est sensiblement plus
faible (46% contre 62%). Par contre, un an après le plan
d'urgence sur les risques psychosociaux mis en place par le
Ministère du Travail, seuls 21% des salariés interrogés pensent
que leur entreprise en fait plus pour lutter contre le stress.
Près de huit salariés sur dix (78%) pensent le contraire.
Ce sondage a été réalisé auprès d'un échantillon représentatif de
1.007 salariés âgés de 15 ans et plus (méthode des quotas), par
Internet du 12 au 19 octobre.
Les femmes occupent des emplois ou le travail semble moins épanouissant
C’est ce qui ressort d’une seconde étude de la DARES publiée ce
mois de décembre 2010. On y apprend que les femmes occupent des
emplois où le travail est moins formalisé mais où elles disposent
de moins de marges de manœuvre que les hommes. Elles exercent
moins souvent des responsabilités hiérarchiques et accèdent moins
facilement à des formations. Elles se déclarent plus souvent
débordées dans leur travail que les hommes, en particulier quand
elles ont de jeunes enfants. Pour faire face à une surcharge de
travail ou à des tâches délicates, elles estiment moins
fréquemment que les hommes pouvoir disposer d’une aide, en
interne comme en externe. Moins confiantes dans l’utilité de leur
travail, elles sont aussi moins satisfaites de leur salaire
compte tenu du travail réalisé.
En contrepartie, leurs horaires de travail sont en moyenne moins
contraignants et plus prévisibles, elles dépassent moins souvent
les horaires de travail habituels et amènent moins souvent du
travail à la maison. Les différences ici observées renvoient à la
fois à la répartition, différenciée selon le sexe, des
professions (hommes et femmes n’exerçant pas les mêmes métiers)
et à des différences entre sexes au sein même d’une
profession.
> Consulter le rapport de la DARES : http://www.travail-solidarite.gouv.fr/IMG/pdf/2010-082.pdf
Source :
http://www.travail-solidarite.gouv.fr/IMG/pdf/2010-082.pdf