La prévention et ses outils

DOSSIER
ORGANISATION DE LA PREVENTION || AT / MP - Pénibilité / 22/10/2013

Les facteurs de pénibilité sont souvent reconnus, mais ils surgissent parfois sans avoir été envisagés, d’où l’importance de la connaissance d’outil de prévention.

La mise en place du COCT

Créé en 2008, le Conseil d’orientation sur les conditions de travail qui remplace le Conseil supérieur de la prévention des risques professionnels (CSPRP) est destiné à jouer un rôle de premier plan dans la promotion de la santé au travail. Ses missions :

  • débattre des orientations politiques liées aux conditions de travail avec les organisations de salariés et d’employeurs, les représentants des organismes de prévention et d’expertise, et les représentants des administrations
  • diriger des travaux visant à aboutir à des diagnostics partagés, proposer des orientations opérationnelles, anticiper des évolutions, encourager les pratiques innovantes, identifier et prévenir les risques émergents
  • servir de relais avec le Ministère du Travail auquel il adresse une synthèse annuelle sur les évolutions constatées.

Le COCT est consulté lors de l’élaboration des plans nationaux d’action et des projets d’orientation des politiques publiques. Un observatoire de la pénibilité lui est associé. Ce dernier a pour rôle d’évaluer la nature des activités pénibles et d’élaborer des axes d’amélioration des conditions de travail de ces activités.

Les organismes de soutien

Pour aider les entreprises dans leur démarche d’amélioration des conditions de travail, le gouvernement a instauré plusieurs fonds. Parmi ceux-ci se trouve le Fonds pour l’amélioration des conditions de travail (FACT). Il finance des projets visant à rectifier les situations de travail pouvant causer des troubles musculo-squelettiques ou des risques psychosociaux par exemple. Il existe deux types d’aides :

  • des aides à l’accompagnement dans les projets d’amélioration des conditions de travail
  • une participation au financement d’une étude technique réalisée dans le cadre d’un projet d’équipement de travail

Il existe également des organismes spécialisés dans l’aide à l’établissement d’un premier diagnostic ou tout simplement dans la prévention comme CARSAT, MSA, ARACT ou encore OPPBTP.

Caissière : posture et pénibilitéL’analyse ergonomique du travail

L’analyse ergonomique consiste à étudier une organisation sur le plan des conditions de travail homme/machine. Le but est d’optimiser sa sécurité, son confort, sa santé, sa satisfaction et son efficacité. On peut distinguer deux formes d’ergonomie :

  • l’ergonomie physiologique : les espaces de travail (caractéristiques dimensionnelles, conception du plan de travail, ambiance de travail, nuisances, bruit...)
  • l’ergonomie psychologique : présentation et traitement des informations, organisation du travail, contraintes temporelles de travail

Effectuer une analyse ergonomique consiste à mettre en évidence le décalage entre les processus mentaux mis en œuvre dans la réalisation d’une tâche et ceux prévus par les concepteurs. Les résultats de l’observation de l’activité des opérateurs doivent permettre les actions suivantes tout en tenant compte des possibilités techniques de réalisation :

  • définir le type d’aide dont a besoin l’opérateur pour réaliser sa tâche
  • évaluer l’intérêt et les contraintes de la conception du système
  • fournir les premières spécifications du système
  • faciliter la transition au nouveau système

Pour mener à bien cette analyse, l’ergonome intervient directement sur le terrain pour recueillir les données. Il les interprète ensuite pour rendre les résultats compréhensibles par les autres concepteurs avant d’aboutir à un programme d’actions.

Prévention PénibilitéLa posture est un élément fondamental car elle influe sur la pénibilité de la situation. Une mauvaise posture entraîne un accroissement de la dépense énergétique et peut aller jusqu’à créer des raideurs et des douleurs dans le dos, le cou et/ou les bras. Elle n’est pas du fait du seul travailleur ou des seules conditions de travail mais dépend de plusieurs facteurs :

  • les caractéristiques de la tâche à effectuer
  • les contraintes internes : physiologiques, biomécaniques (pour garder l’équilibre)
  • les caractéristiques environnementales

Un changement de posture au cours de la journée de travail est bon pour la santé. Le choix du siège pour la position assise doit être fonction de la position qui est la plus utilisée dans la journée.

Accepter de remettre en cause les conceptions traditionnelles et faire un effort d’innovation technique n’est pas souvent aisé. Pourtant, éviter les efforts physiques inutiles et les difficultés de manipulation d’un objet à travers la conception d’un poste de travail adapté permet d’économiser la santé des travailleurs et même, très souvent, d’améliorer leur productivité.

Aménager des espaces de travail pour améliorer les conditions de travail peut concerner différents aspects : la communication, les nuisances physiques et chimiques, l’accès et la circulation, la manutention et les efforts, les contraintes de temps, les informations... L’ergonomie passe aussi par un matériel adapté. Voici quelques exemples de facteurs influençant le sentiment de pénibilité au travail :

  • travail sur écran (fatigue visuelle, TMS, stress)
  • nuisances sonores (affaiblissement de l’ouïe, réaction non souhaitée du système nerveux central et autonome, entrave à la communication verbale, diminution des performances et des fonctions cognitives, gêne)
  • éclairage, ventilation, climatisation, chauffage
  • installation électrique
  • signalisation, signalétique, couleurs
  • moyens de manutention et levage

La lutte contre la pénibilité au travail peut donc passer par l’application des principes ergonomiques au lieu de travail. D’autres démarches plus surprenantes sont proposées au sein de certaines entreprises.

Autres démarches particulières

Lutter contre la pénibilité ne passe pas uniquement par l’amélioration des conditions de travail. Il a été constaté que l’état de santé de base du travailleur pouvait le rendre plus ou moins vulnérable aux accidents du travail, aux maladies professionnelles et aux risques psychosociaux. En effet, obésité, tabagisme, consommation de caféine, suralimentation, malnutrition ou manque d’activité physique sont également des éléments qui influent sur la santé au travail.

Certaines entreprises ont mis en place des actions de prévention moins conventionnelles en tenant compte de ces facteurs. Par exemple, certaines font appel à des intervenants externes comme les kinésithérapeutes, les masseurs ou encore les coachs sportifs. Chacun, à sa manière peut ainsi détecter et soulager les traumatismes de l’organisme, relaxer les salariés stressés ou encore échauffer les travailleurs devant effectuer de la manutention avec des charges lourdes.

La diététique d’entreprise s’est développée à cette occasion, l’obésité pouvant être considérée comme un facteur de risque élevé de fatigues, de blessures, de TMS voire de problèmes cardiaques. Elle propose l’instauration de programmes diététiques au sein des entreprises avec par exemple des plats équilibrés au restaurant d’entreprise ainsi que le suivi d’un nutritionniste ou d’un diététicien.

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