Quels enjeux entourent le passage de la QVT à la QVCT ?

Quels enjeux entourent le passage de la QVT à la QVCT ?
DOSSIER
MANAGEMENT RH / QVT || Services aux collaborateurs / 31/03/2023

Modernisant la « QVT » dans le monde professionnel, la démarche « QVCT » a pour but d’améliorer les conditions de travail des collaborateurs, parfois oubliées au profit de la performance de l’entreprise.

Affiner la qualité

De la QVT, à la QVCT

collègues

La notion de « QVT » (pour « Qualité de vie au travail ») avait été définie lors de l’Accord national interprofessionnel (ANI) du 19 juin 2013. L’objectif était d’instaurer définitivement le traitement décent des travailleurs dans le monde professionnel. En quelques mots, « concilier amélioration des conditions de travail pour les salariés et performance globale de l’entreprise ». Le 9 décembre 2020, en pleine crise du Covid-19, un nouvel accord sur la santé au travail, signé par l’ensemble des partenaires sociaux, est finalement venu reformuler la volonté d’assurer santé et sécurité au travail.

Un nouvel acronyme a alors surgi : « QVCT », pour « Qualité de vie et des conditions de travail ». La définition reste la même. Mais elle redonne du poids aux conditions de travail, petit à petit effacées aux profits de mesures ponctuelles et sporadiques dans les entreprises. Ce nouveau nom met en exergue la responsabilité des employeurs en matière de risques pour la santé, en matière de sécurité des salariés, tout en rafraichissant un concept récent né dans les années 2000. À l’époque, l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (ANACT) avait listé 6 points clés pour assurer la qualité de vie au travail : la qualité des relations sociales, le contenu des missions, l’environnement de travail et le fonctionnement général, les possibilités de développement des compétences et le respect de l’équilibre entre les temps de vie.

Que dit la loi ?

loi

Depuis, la « QVT » a donc été remplacée dans le Code du travail par la « QVCT ». Cette modification a été entérinée par la loi du 2 août 2021 pour renforcer la prévention en santé au travail. Pour rappel, la négociation obligatoire sur « la qualité de vie et des conditions de travail » doit se tenir au moins une fois tous les quatre ans (article L2242-1) dans les entreprises comportant une organisation syndicale.

Marges de manœuvres  

Une nouveauté qui ne rime pas avec légèreté. Nous ne sommes, en effet, pas en face que d’un simple changement terminologique, mais bien en présence d’un véritable changement de paradigme. Mais alors, comment améliorer la qualité de vie et les conditions de travail dans son groupe ? Que faire ? Ce que sous-entend le rajout du « C » à QVT, c’est bien le prisme du collaborateur. L’entreprise doit permettre au salarié de « faire du bon travail ». Elle s’adapte au travailleur, et non l’inverse.

Les bonnes pratiques

 Dans une note de décembre 2021, l’Association nationale des directions de ressources humaines (ANDRH) écrivait que la « QVCT » « concerne les conditions et le contenu du travail », et non « les avantages décorrélés du travail » : tels les cours de yoga, les salles de jeu ou les sorties culturelles. La « QVCT » est ainsi centrée sur les pratiques managériales, le maintien dans l’emploi, les relations interpersonnelles etc. Selon l’ANDRH, les actions de « QVCT » peuvent influer sur les horaires, le télétravail, la déconnexion, la charge de travail ou l’aménagement des espaces de travail.

télétravail

Les entreprises peuvent s’appuyer sur plusieurs leviers d’action pour amorcer leur transition vers la « QVCT ». Elles peuvent par exemple renforcer le DUERP (Document unique d’évaluation des risques professionnels : article L. 4121-3-1 du Code du travail). Les managers devront être formés à ces questions et à leurs traductions concrètes dans l’entreprise. Bien sûr, un référent « QVCT » peut également être désigné au sein de l’entreprise. Il pourra alors conduire au mieux les diverses actions. À noter également, que toutes les entreprises peuvent lancer une démarche « QVCT », peu importe leur taille ou leur santé économique.

Pour l’expérience salariée au bénéfice de tous 

collègue pause

 

Dans ce cadre, toutes les parties prenantes de l’entreprise doivent échanger et avancer ensemble pour améliorer les conditions de travail des salariés. Tous sont concernés : la direction, les partenaires sociaux, les managers et les employés. Il est vivement conseillé, sur toutes ces questions, de laisser ses derniers s’exprimer, proposer. Que ce soit pour l’organisation, la prévention ou la répartition des responsabilités, ils sont souvent les mieux placés pour décider.

Bien sûr, cela va demander un effort aussi bien moral qu’administratif aux employeurs. Mais au bout du compte, être attentif à la « QVCT » permet de limiter l’absentéisme, le turn-over, de fidéliser les salariés, et de promouvoir sa marque employeur. Car apprécier son cadre de travail apporte de la valeur ajoutée à ses missions. En 2017, les résultats d’une étude conduite par le MIT et Harvard démontraient que les salariés heureux étaient deux fois moins malades, six fois moins absents et 31 % plus productifs. La « QVCT » développe effectivement un environnement stable et agréable sur le long terme, à l’épreuve des transformations et des imprévus.

De la QVT à la QVCT : En savoir plus 

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