Handicap & emploi : des efforts d’inclusion restent à faire

Handicap & emploi : des efforts d’inclusion restent à faire
DOSSIER
MANAGEMENT RH / QVT || Accessibilté / handicap / 06/01/2023

Les personnes en situation de handicap font face à plusieurs obstacles sur le marché de l’emploi. Si des progrès ont été faits depuis les premières lois inclusives, les entreprises peuvent encore entreprendre des actions pour mieux appréhender le handicap en milieu professionnel.

État des lieux

La situation s’est améliorée, au moins statistiquement. Le taux de chômage des personnes en situation de handicap était de 14 % en mai 2022, selon les derniers chiffres de l'Agefiph (organisme en charge de l'insertion professionnelle des personnes handicapés dans le privé). Dans un autre rapport (2021), l’institution avance que 80 % des entreprises emploient au moins une personne handicapée.

Handicap et poste de travail

 

Progression nuancée

Des progrès ont ainsi été réalisés. Le taux de chômage des personnes handicapées  se situe à son plus bas niveau depuis cinq ans. Il s'élevait à 19 % avant la crise du Covid-19, 18 % en 2018, selon les chiffres gouvernementaux.
Mais cela ne représente qu’une avancée et non une victoire. En effet, le taux de chômage des personnes invalides est encore presque deux fois plus élevé que celui de la population générale (entre 7 et 8 %). Près de 1,1 million de personnes en situation de handicap ont un emploi, selon Hello Work Place. Elles représenteraient alors 4 % de l’ensemble des personnes en emploi. Sans oublier que quand elles sont au chômage, les personnes en situation de handicap y restent plus longtemps que les autres. Environ 59 % d’entre elles sont au chômage de longue durée, c’est à dire depuis plus d’un an, selon l’APF France Handicap, (Association des paralysés de France).

Un travail sur le long terme

Les progrès faits en matière d’embauche des personnes handicapées sont dus aux efforts fournis par les entreprises, mais aussi aux coups de pouce de la législation française.

balance

 

Que dit la loi ?

L’État a adapté sa législation pour inclure les personnes concernées dans le milieu professionnel. Si la loi du 11 février 2005 affirmait le principe de non discrimination et donnait la priorité au travail en milieu ordinaire pour les candidats handicapés, c’est bien celle du 10 juillet 1987 qui a eu le plus d’impact.
Selon l’article L. 5212-2 du Code du travail, « tout employeur d'au moins 20 salariés doit employer des personnes en situation de handicap dans une proportion de 6 % de l'effectif total ».

Quelles sanctions ?

Concernant une discrimination liée au handicap en entreprise : l’auteur risque une peine de 3 ans d'emprisonnement et 45 000 euros d’amende. Concernant le taux d’emploi, l'employeur doit déclarer chaque année le nombre d'emplois occupés par un travailleur handicapé. S’il ne respecte pas son obligation d'emploi, il doit verser une contribution annuelle à l’Association de gestion du fonds pour l'insertion professionnelle des personnes handicapées (Agefiph). Elle est calculée en fonction du nombre de travailleurs handicapés que l'employeur aurait dû employer, selon service-public.fr. Rappelons enfin qu’un travailleur handicapé n’est pas protégé du licenciement. Mais le préavis est doublé, donc payé, dans la limite de trois mois.

Des actions significatives

handicap et réunion

 

L’obligation d’emploi (de 6 %), en France, n’est pas respectée. La moyenne nationale étant de 3,5 %. Mais des solutions existent pour rattraper ce retard. Le premier pas peut-être de nommer un ou plusieurs référents handicap dans l’entreprise. Il garantit la bonne mise en œuvre de la politique handicap définie par l’entreprise. Depuis qu’elle a lancé sa Mission Handicap en 2010, l’entreprise Automatic Data Processing (ADP), est passée de 0,73 à 6 % aujourd’hui, en misant notamment sur le recrutement d’alternants en situation de handicap.

S’informer pour inclure

Ensuite, l’importance donnée à la formation des collaborateurs (recruteurs, managers, RH) et à l’adaptabilité des postes de travail seront déterminantes dans le taux d’emploi des personnes handicapées. C’est ce qu’avance le cabinet de conseil Hand.i.a.s Consulting. Il organise des sessions de job dating ou encore des ateliers en entreprise, inversant les rôles, pour une meilleure prise de conscience.

Quelles ressources ?

mains serrés

 

Entreprises comme travailleurs peuvent avoir accès à des ressources, financières ou non. Différentes aides pour recruter des personnes en situation de handicap existent. L’aide à l'emploi (entre 6 et 12 000 euros), à l'intégration (3 150 euros) ou encore à la recherche de solutions pour le maintien dans l'emploi (2 100 euros). Une personne en situation de handicap peut bien sûr percevoir l’Allocation aux adultes handicapés (AAH).

Mais pour cela, il faut qu’elle soit reconnue comme handicapée. La reconnaissance, ou RQTH, est une démarche parfois longue, décourageante. Sans oublier que 80 % des handicaps seraient invisibles. L’entreprise pourrait ainsi faciliter ou accompagner les démarches de leur collaborateur concerné, à l’image de la société Meritis, qui accorde une prime de 1 500 euros pour inciter à se déclarer et autorise une journée d’absence pour les démarches. Mais plus généralement, la plateforme « Mon parcours handicap » regroupe un ensemble de solutions (informations métiers, emploi, recrutement, vie professionnelle, démarches, organismes utiles via annuaire) pour y voir plus clair.

En savoir plus sur la thématique Handicap, emploi & inclusion : 

 

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