Pourquoi mettre en lumière le sujet des handicaps
invisibles au travail ?
Au moins 80 % des handicaps sont invisibles et, la plupart du
temps, développés au cours de la vie professionnelle. Au vu de
cette réalité statistique, nous nous sommes dit qu’il fallait
sensibiliser à nouveau nos équipes sur le sujet. Notre objectif
est qu’il y ait une prise de conscience de tous nos
collaborateurs ainsi qu’une dédramatisation du sujet en interne.
Que nos salariés n’hésitent pas à se déclarer.
Qu’est-ce qu’un handicap invisible ? Est-ce un sujet
tabou en entreprise ?
Ces handicaps prennent des formes diverses. Mais ils portent bien
leur nom. Les maladies chroniques comme le diabète ou l’asthme
par exemple ne s’observent pas forcément. C’est également le cas
pour les troubles cognitifs (dyslexie, dyspraxie…), psychiques
(dépression, autisme…) ou encore la surdité et la malvoyance.
Pourtant, les personnes concernées sont confrontées chaque jour à
des difficultés tangibles. Non seulement nous parlons moins d’un
sujet que nous ne voyons pas, mais il est toujours difficile d’en
parler en milieu professionnel. Cela suscite la crainte chez le
collaborateur, qui appréhende la réaction de ses collègues ou de
son employeur.
Comment vos salariés peuvent déclarer leur handicap
?
Nous n’avons aucune difficulté pour parler de ces sujets en
interne. Nous avons une référente RH dédiée au handicap qui
accompagne les collaborateurs dans leurs démarches. Mais nous
passons aussi par l’intermédiaire du cabinet PiDieM. Celui-ci
insiste sur l’anonymat de la personne jusqu’à la reconnaissance
de son handicap. Dans tous les cas, le travailleur a accès à des
guides expliquant l’intérêt de se déclarer ainsi que les
démarches à effectuer.
En quoi consistent les aménagements de travail qui leur
sont proposés ?
Pour inciter les collaborateurs concernés à se déclarer, nous
avons mis en place une prime de 1 500 euros. Nous autorisons
également une journée d’absence pour effectuer les démarches de
reconnaissance. Ensuite, en fonction du handicap, nous
travaillons avec la médecine du travail. Le salarié peut voir son
poste de travail être aménagé, ses temps de pauses optimisés ou
ses horaires être modifiés. Pour l’instant, nous avons déjà versé
4 ou 5 primes. L’un des fondateurs de Meritis a même déclaré son
handicap. Nous avons aussi une dizaine de dossiers actuellement
en cours d’instruction. Sans cette campagne, ils ne seraient
probablement pas remontés.