Pierre-André TESTARD - SNES : Pourquoi le SNES n'a pas adhéré à l'ANAPS

Pourquoi le SNES n'a pas adhéré à l'ANAPS

|| Sûreté - Malveillance
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12/02/2013
Pierre-André TESTARD - SNES
Pierre-André TESTARD
Délégué Général
SNES
Administrateur du SNES, Syndicat National des Entreprises de Sécurité, et plus particulièrement en charge des questions sociales depuis de nombreuses années, Pierre-André Testard en est le nouveau délégué général depuis janvier 2013. Les lignes directrices de son action, ses priorités pour son mandat, les raisons de la non-adhésion du SNES à l’ANAPS… interview en exclusivité pour Préventica.

Présentez-nous le SNES en quelques mots
Le SNES a fêté ses 20 ans en 2012, c’est la première organisation professionnelle qui a été créée pour représenter les entreprises de la branche sécurité privée. Nous comptons près de 200 adhérents, entreprises de toutes tailles, mais principalement des PME, représentant environ 35 à 40 000 salariés. Notre engagement, c’est d’apporter des services à nos adhérents et de défendre au mieux leurs intérêts auprès des pouvoirs publics et au sein des différentes commissions consultatives auxquelles nous participons.


L’ANAPS, Alliance Nationale des Activités de Sécurité Privée, a été officiellement créée début 2013 pour donner plus de poids à la représentation de la profession et pourtant le SNES n’a pas voulu y adhérer. Pourquoi ?
Le SNES a été à l’origine de ce projet d’alliance des organisations professionnelles représentatives des différentes activités du secteur de la sécurité privée. Nous voulions en faire un lieu de discussions et d’échanges sur les grands enjeux de notre profession, tout en respectant la liberté d’opinion et d’action de chacun des membres fondateurs. Nous souhaitions que la position de nos adhérents soit respectée à l’égal de celle des grands groupes de sécurité privée. Lors de la rédaction des statuts, ce point fondamental de nos exigences n’a pas été respecté. La question de notre adhésion à l’ANAPS a fait alors l’objet d’un débat au sein du SNES et nous l’avons même soumis au vote de l’Assemblée Générale qui s’est prononcée contre.


Quelles sont les positions du SNES sur la réforme du Livre VI du Code de la Sécurité Intérieure ?
Le SNES fait partie depuis l’origine des groupes de travail qui contribuent à ce projet de réforme et participe activement aux débats. Dans une lettre de cadrage adressé à Manuel Valls, Ministre de l’Intérieur, début janvier, le SNES s’est clairement prononcé sur certains points essentiels de la réforme.
Nous demandons en premier lieu que soit prise en compte la sécurité incendie dans le champ d’application des activités de sécurité privée. Nos militons également en faveur d’un encadrement renforcé du CNAPS sur les activités de sécurité privée s’exerçant sur la voie publique.
Concernant le volet des conditions et modalités d’exercice, les garanties financières demandées aux entreprises doivent être modulées afin de ne pas exercer de contraintes trop fortes. Et nous avons exprimé notre opposition à la mise en œuvre d’un dispositif de qualifications que nous estimons inefficace alors qu’il existe déjà un système de certification dont le SNES a été l’élément moteur (QUALISECURITE et Certification NF)
Enfin, nous souhaitons que soit débattue de façon plus approfondie l’obligation de port de tenues uniformisées.
En ce qui concerne le secteur de la formation, qui est un point central de la réforme, le SNES se positionne clairement en faveur d’une obligation de formation continue, avec certaines réserves concernant les habilitations des organismes de formation.
Nous avons émis également un certain nombre de propositions sur le fonctionnement et les missions du CNAPS.
Cette réforme est fondamentale pour nos entreprises et nous sommes donc très impliqués pour que le projet aboutisse dans les meilleures conditions.


D’autres chantiers en cours pour les mois à venir ?
J’agis dans la continuité de ce qui a été précédemment entrepris par les instances dirigeantes du SNES. Sur le plan social, nous sommes engagés sur la création d’une complémentaire maladie pour notre branche professionnelle. Par ailleurs, la qualité des relations que nous pouvons avoir avec les donneurs d’ordre est toujours une préoccupation majeure du SNES et nous travaillons sur ce sujet dans une commission pilotée par la DISP (Délégation Interministérielle à la Sécurité Privée). Nous avons signé une charte de bonnes pratiques avec la SNCF mais nous devons poursuivre ce travail de sensibilisation des donneurs d’ordre. Trop d’entreprises respectant leurs obligations légales et fiscales sont en difficulté du fait de la concurrence déloyale de prestataires aux pratiques douteuses.


En savoir plus :
Site internet du SNES
Les positions et propositions SNES sur l’avant-projet de révision du Livre VI du « Code de la Sécurité Intérieure » et la lettre préambule à Manuel Valls, Ministre de l'Intérieur, janvier 2013


Document mis en ligne en février 2013