Arnaud Tessalonikos - Association Française de Prévention des Risques Numériques (AFPRN) : La prévention du risque numérique s'inscrit dans des enjeux de libertés fondamentales

La prévention du risque numérique s'inscrit dans des enjeux de libertés fondamentales

|| Sécurité des systèmes d’information
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24/11/2015
Arnaud Tessalonikos - Association Française de Prévention des Risques Numériques (AFPRN)
Arnaud Tessalonikos
Président
Association Française de Prévention des Risques Numériques (AFPRN)
Il ne se passe pas une journée sans que les media se fassent l'écho de vols de données personnelles dans des fichiers d'entreprise, de cyberharcèlement ou d'actions spectaculaires menées par des hackers. Des initiatives naissent dans la société civile pour renforcer les comportements de prévention. Dernière née : l'Association Francophone de Prévention du Risque Numérique.

Selon vous, le risque numérique est–il suffisamment identifié aujourd'hui ?
En tant qu'avocat spécialiste du Droit de l'informatique et des NTIC, je suis effectivement particulièrement sensibilisé aux questions de confiance et de sécurité informatique. Dans le monde professionnel, la cybercriminalité fait désormais partie des risques identifiés comme pouvant menacer la survie même d’une entreprise. Mais les mesures de prévention sont souvent loin d'être à la hauteur du risque.
Du côté de notre vie privée, l'omniprésence d'internet et le développement fulgurant des objets connectés posent des questions quant à la protection de notre vie privée et la confidentialité de nos informations à caractère personnel. Pourtant les entreprises et nos concitoyens ne prennent pas suffisamment la mesure des enjeux liés à ces sujets qui touchent à nos libertés fondamentales.

Pourquoi avoir créé l'AFPRN ?
La création de l'AFPRN a pour objectif de sensibiliser et de prévenir les risques numériques, avec une approche pédagogique privilégiant l'identification et l'apprentissage des bonnes pratiques.
Notre originalité est de rassembler, via le profil de chacun des fondateurs, trois compétences transverses complémentaires dans la prévention du risque numérique : le juridique, le technique et les assurances.
Nous souhaitons proposer un lieu de rencontre, de débat, de réflexion, d’information, de formation, de lobbying et de publication en matière de prévention des risques numériques auprès des pouvoirs publics, des entreprises, des collectivités et de tous les citoyens.

Quelle est votre feuille de route pour les mois à venir ?
Nous avons de nombreux projets. Nous avons lancé l'association le 26 novembre et avons présenté à cette occasion le premier outil d’auto-évaluation des risques numériques. Cet outil sera mis à disposition de nos adhérents pour leur permettre d'évaluer les risques numériques, de savoir où ils en sont et quels angles d'attaque seront prioritaires dans la mise en œuvre d'une stratégie de prévention.
Nous allons ensuite nous atteler à organiser l'association au travers de collèges d'experts qui auront pour mission de réaliser des publications, des guides et d'organiser des événements dans leur domaine de compétences. L'AFPRN a pour ambition de devenir une force de proposition et d'apporter des éclairages sur le risque numérique aussi bien à la société civile, qu'aux gouvernements et aux institutions représentatives.