Angélique Acosta - Spartes : Quand l’absentéisme au travail touche de plus en plus les jeunes

Quand l’absentéisme au travail touche de plus en plus les jeunes

MANAGEMENT RH / QVT ||
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25/09/2024
Angélique Acosta  - Spartes
Angélique Acosta
Directrice exécutive
Spartes

Alors que l’absentéisme au travail se maintient à un niveau élevé supérieur à l’avant-Covid, les arrêts de travail longue durée explosent chez les jeunes. Cet absentéisme coûte 800 € par salarié et par an aux entreprises, notamment parce qu’elles ne récupèrent que partiellement les indemnités journalières de la Sécurité Sociale, censées rémunérer ces absences.

Dans le cadre de quelle problématique accompagnez-vous les entreprises ?
Notre expertise concerne la gestion de l’absentéisme en entreprise. On côtoie quotidiennement des DRH, et sommes sensibles à leur problématique. Effectivement, les arrêts de travail sont beaucoup plus longs aujourd’hui. Ils ont augmenté de deux jours, soit 5 jours au total. Et il y a une typologie de population qui ressort sur ces arrêts là, les jeunes (25-34 ans). Parmi les motifs d’arrêts, les RPS (risques psychosociaux, ndlr), reviennent particulièrement.

Comment expliquer ce phénomène de l’absentéisme ?
Il y a une autre prise en compte de la valeur travail depuis le Covid-19. Les jeunes ont un peu changé suite à la pandémie, ont revu leur priorité. La gestion du stress, la charge de travail, sont désormais primordiaux pour eux. Les attentes des employeurs sont peut-être trop élevées par rapport à ce que cette population a envie de leur donner : ça se traduit par des burnout et des RPS, donc par des arrêts de travail. Le travail de bureau est particulièrement concerné.

Comment expliquer et éviter que les indemnités journalières de sécurité sociale liées à ces arrêts de travail ne soient pas toutes recouvrées ?
La bonne gestion du recouvrement des indemnités journalières de sécurité sociale est capitale. En effet, elles rémunèrent les absences. C’est un levier sur lequel on intervient beaucoup : car 25 % du volume des IJ ne sont pas recouvrés par l’employeur. Les raisons sont plurielles. Soit c’est le salarié qui a mal transmis son arrêt à la CPAM, soit c’est l’employeur qui a fait une erreur manuelle lors de la déclaration de l’arrêt. Dans les deux cas, l’arrêt n’est pas remboursé à cause d’une erreur humaine. Et cela entraîne des couts dans la trésorerie. Nous menons donc des actions one shot en entreprise, car l’on peut recouvrer les IJ jusqu’à 27 mois. Mais tout un process peut être mis en place pour éviter ces erreurs : utiliser de meilleurs outils digitaux notamment.

Comment un employeur peut gérer et prévenir cet absentéisme ?
Il y a les leviers managériaux (tout ce qui est fidélisation, attractivité, organisationnels) ; les leviers de gestion opérationnelle de l’absence (car ceux qui restent voient leur charge de travail augmenter). Le DRH est beaucoup plus sensible à ces choses là aujourd’hui. Il suit les indicateurs de l’absentéisme et mène des actions de prévention, de plus en plus. Ils peuvent mener des actions préventives sur les RPS, tel l’accompagnement de cabinets externes pour aider les équipes à mieux gérer la charge de travail. C’est très positif. C’est recherché et attendu aussi par les candidats.

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