La vidéosurveillance fait désormais partie des outils utilisés
dans les politiques sécuritaires. Les récentes évolutions
techniques rendent son usage de plus en plus intrusif dans la vie
privée mais aussi dans l'espace public.
Cet ouvrage explore une dimension encore inédite de la
vidéosurveillance. Elle réside dans le caractère automatique de
la détection des « comportements anormaux » dans l'espace public.
L'anormalité est un enjeu fondamental dans la définition de la
citoyenneté, en établissant une frontière entre ce qui est jugé
acceptable et ce qui doit être réprimé.
Or, des projets de recherches appliqués récents tentent de
coupler l'usage de la vidéosurveillance avec une évaluation
automatique de l'anormalité. Désormais, les algorithmes
contribuent à définir ces comportements anormaux et donc,
dessinent les figures de l’anormal. L’automaticité modifie
considérablement les capacités d’appréciation de la normalité,
jusqu’ici de la compétence du juge et des pouvoirs publics. La
convergence des techniques (vidéo, base de données
informatiques…) contribue à modifier profondément les frontières
de l’espace public et, par conséquent, de l’espace
démocratique.
L’ouvrage présente les débats interdisciplinaires qui ont eu lieu
à l’occasion d’une application technique actuellement en cours.
S’interroger sur ce qu’est un comportement anormal permet de
rappeler les modalités d’élaboration de la normalité dans une
démocratie.