En quoi consiste le service proposé par Done ?
Done on est un intermédiaire qui permet aux entreprises de mieux gérer leurs surstocks, leurs invendus, leurs retours clients. Nous faisons en sorte de les donner à des associations. Cela a trois grandes vertus : faire de la place dans les stocks ; offrir l’avantage fiscal de la réduction d’impôt ; occasionner un effet environnemental positif et créer un avantage pour la stratégie RSE des entreprises.
Comment en êtes-vous venus à miser sur la seconde vie ? D’où vient le gaspillage ?
Avec mon associé Thomas Moraux, nous travaillions dans un grand groupe. Nous nous sommes rendu compte que des produits abimés, en magasin, ne passaient pas par la seconde vie. Ils étaient jetés. Cela nous posait problème. Nous venons aussi du monde associatif, nous connaissons la vertu du don. Cela nous paraissait invraisemblable que des produits non alimentaires délaissés soient jetés. Les entreprises ont parfois du mal à systématiser ce processus de don et de réemploi. Il y a des stocks mal gérés, des erreurs de commandes. Aussi en entreprise, il vaut mieux avoir trop que pas assez à vendre. C’est une réalité. Aujourd’hui, l’ADEME estime qu’il y a 4 milliards d’euros de produits non alimentaires qui dorment dans les stocks français. C’est énorme. On estime aussi qu’il y a plus de 600 millions d’euros de produits qui sont détruits chaque année alors qu’ils ont la possibilité d’être vendus. C’était important pour nous de faire quelque chose, de proposer quelque chose.
Que proposez-vous alors aux entreprises qui sont confrontées à ces surplus ?
Nous avons fait le choix d’être le plus numérique possible pour limiter l’empreinte carbone. Sur notre plateforme, done.fr, une entreprise peut poster une annonce de produits invendus et les proposer à des associations. Nous comptons actuellement 1600 associations partenaires. Ces dernières peuvent présenter leurs idées et leurs projets avec ces dits produits (revente aux bénéficiaires, vente pour financer la solidarité, réemploi ndlr). Nous nous adressons à tous. Les besoins, les problématiques que l’on croyait propres à la grande distribution, aux très gros groupes… même les PME et TPE les rencontrent ; dès qu’il y a un entrepôt en fait. Nous accompagnons actuellement 170 entreprises et ciblons les 200. Simplement, nous préconisons d’impacter le plus local possible, car ces produits ont déjà un coût carbone important. En moyenne, les produits sont réutilisés à moins de 50 kilomètres. C’est important de mailler les territoires et pour nous, c’est une fierté.
Quels bienfaits observez-vous sur le terrain ?
Nous avons observé un effet que nous n’avions pas anticipé : le bien être au travail. Chez beaucoup de nos clients, le don des surstocks créé un sentiment d’appartenance chez les employés. Eux aussi trouvaient que c’était scandaleux de jeter. Ils sont contents de voir que les produits profitent à d’autres, de faire le bien autour d’eux. C’est une réaction en chaîne positive, la générosité motive toutes les équipes. Dans le même ordre d’idée, nous avons noté l’importance pour le développement durable et la stratégie RSE des entreprises. Elles ont envie d’améliorer leur impact sur les ressources. Aujourd’hui, certaines présentent cette stratégie de don à leurs clients et à leurs partenaires. Ça montre qu’un modèle circulaire fonctionne très bien. Nous sommes convaincus que l’écologie punitive ne marche pas. Nous faisons l’inverse : mettre en avant une bonne action gagnante pour tout le monde. La seconde vie, il y a 6-7 ans, on en parlait très peu. Désormais, nous sommes sur un bon chemin.
En savoir plus :
- Site internet de Done
- En savoir plus sur la seconde vie