Pour quelles raisons le secteur du BTP n’amorce-t-il pas sa transition numérique ?

 

Clio Paget-Domet : La frilosité illustre une problématique majeure du secteur. Le BTP a une culture orientée « papier-terrain ». Il est majoritairement composé de TPE, de PME ou d’artisans qui n’ont ni les moyens ni le temps de se pencher sur les outils numériques. La priorité c’est le chantier, la mission à accomplir, le projet à mener, pas l’administratif. Les habitudes y sont très ancrées, beaucoup de factures papier, de structures familiales ne procédant pas par des outils collaboratifs. Il y a d’abord un changement de culture à opérer. Enfin, ne négligeons pas la mauvaise perception digitale des entreprises du secteur. Le digital est, dans cette branche, vu davantage comme un coût que comme un investissement. 

 

Inès Désert : C’est effectivement l’expérience que nous extrayons de l’implémentation de nos clients. L’on constate un réel frein vis-à-vis du changement, qui est tout à fait compréhensible. Beaucoup craignent l’usine à gaz, le manque de temps pour s’adapter. Et bien sûr, ils croient souvent que cela va leur coûter beaucoup d’argent d’opérer un virage numérique pour les facturations.

 

 

Qu’auraient les entreprises à gagner en s’adaptant aux solutions digitales ?

 

CPD : Tout d’abord, le gain de temps potentiel (lors de facturations) en cas d’adoption des outils est considérable. La gestion des factures, connectée, sera plus fluide et mobile. En outre, cela permettrait d’aligner sa compétitivité, car les clients sont de plus en plus habitués à la dématérialisation des processus de facturation. Si le secteur ne prend pas le pli, il y à un risque de perte d’attractivité.

 

ID : D’après les études, le coût d’une facture papier c’est 20 euros par facture. Or, en automatisant le processus (rappels automatiques, suppression des frais d’envoi, ndlr), les gains s’avèrent concrets en temps et en argent. Mais peu de professionnels ont en réalité conscience de ce manque à gagner. La réalité, c’est que tout le monde va être obligé de passer au digital. Et la marche risque d’être haute à monter pour ceux qui partiraient d’une digitalisation zéro. C’est pourquoi nous encourageons à réfléchir dès maintenant pour prendre en main des outils numériques. Il faut éviter la révolution dans l’urgence.

 

 

Comment convaincre et rassurer les employeurs de sociétés à la taille modeste ?

 

CPD : Nous constatons régulièrement un manque de compétences ou connaissances concernant les bénéfices de la dématérialisation au global. Un grand nombre d’employeurs ne savent d’ailleurs pas par où commencer ne serait-ce que pour amorcer la transition numérique de leur société.

 

Deux leviers seraient à actionner : l’anticipation, en commençant rapidement par des outils simples et progressifs ; et l’appui sur des partenaires spécialisés pour être accompagné sur la maitrise des outils. Zeendoc propose par exemple une offre, « Nano », spécifique pour les TPE du secteur du BTP.

 

ID : Les acteurs ne sont pas forcément à l’aise avec les outils digitaux. C’est ainsi. La clé réside donc dans l’accompagnement. Être épaulé par un partenaire spécialisé dans la transition digitale permet de s’adapter dans de bonnes conditions en évitant les erreurs. Ce n’est pas à prendre à la légère. Enfin, n’hésitez pas à croiser les témoignages de clients et de professionnels qui ont sauté le pas afin de vous rassurer. 

 

 

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