Quel bilan économique tirez-vous de cette année
2012 ?
2012 a été pour Securitas l’année de la consolidation avec une
croissance intéressante de notre rentabilité.
Depuis 2010, le marché a connu un effondrement spectaculaire. Il
a alors fallu repenser complètement notre modèle économique. Il
n’est plus décemment possible de garder des contrats à marge
négative. C’est pourquoi fin 2011 nous avions pris la décision de
revaloriser nos prix de 6 à 16%, selon les contrats. Cette
décision était difficile à prendre, elle a entraîné une baisse de
notre chiffre d’affaires mais c’était la condition sine qua non
de la pérennité de l’entreprise. Nous sommes satisfaits du
résultat de cette stratégie.
Comment repositionner votre offre sur un marché dominé
par la pression du taux horaire ?
Nous avons choisi justement de ne plus nous positionner sur cet
argument mais de proposer à nos clients une offre présentant une
solution de sécurité adaptée à leurs besoins et à leurs attentes.
Le panel de nos services va de l’audit et du conseil à la mise en
place de solutions intégrant à la fois des prestations humaines
et des outils d’aide à la surveillance. Les responsables de
services achats sont encore focalisés sur le taux horaire. Mais
quand nos interlocuteurs ont un profil de directeurs sécurité ou
de direction générale, ils comprennent tout l’intérêt que
présente cette approche en termes de ratio prix/efficacité.
Comment allez-vous orienter l’activité du groupe pour
2013 ?
Nous nous sommes développés par croissance externe les années
précédentes. Securitas a besoin aujourd’hui de digérer ces
acquisitions et de renforcer ses fondamentaux.
Notre enjeu maintenant est de relancer la croissance
organique.
Le rapprochement avec le cabinet Sectrans-CP Conseils complète
notre offre de services dans l’audit et l’assistance à maîtrise
d’ouvrage pour la mise en sécurité des biens. Notre activité
Securitas Risk Management est quant à elle positionnée sur
l’audit & conseil pour la sécurisation des personnes,
notamment en cas de gestion de conflits.
Par ailleurs, nous lancerons à l’automne 2013 une offre de
vidéosurveillance analytique à distance à intégrer dans les
prestations de surveillance. Notre métier est la sécurité et nous
devons être en mesure d’intégrer une dimension technologique dans
notre offre de services pour répondre à un double objectif :
améliorer la sécurité et optimiser le budget de nos clients.
Sur un plan plus large, que pensez-vous de l’action du
CNAPS ?
La création du CNAPS est une bonne chose pour le secteur de la
sécurité privée dans son ensemble. C’est un symbole fort de
l’engagement des pouvoirs publics pour mieux encadrer les
pratiques et éradiquer les dérives dont nous souffrons. Je n’ai
aucun doute sur l’efficacité à très court terme des travaux qui
ont été engagés. La révision de la loi de 83 va bientôt aboutir
et cette nouvelle mouture est porteuse de nombreuses avancées
tant pour les entreprises que pour leurs salariés. Ces deux
éléments sont aussi des signes importants de la crédibilité
acquise par notre métier aux yeux de l’Etat.