En quoi consistait cette campagne menée par l’Organisme Professionnel de Prévention du BTP ?

 

La campagne « Produits chimiques 2025 » s’est déroulée du 2 juin au 30 juillet derniers. Le but était de sensibiliser les entreprises du BTP aux risques liés à l’usage quotidien, sur les chantiers et dans les entreprises, des produits chimiques manufacturés. Ceux que l’on peut même acheter en grande surface. 

 

 

Qu’est-ce qui vous a motivé ? Quels étaient vos objectifs ?

 

Nous avions deux objectifs bien précis. Le premier était de faire sortir les acteurs du déni, de les informer. Souvent, les entreprises ne pensent pas être concernées par ce problème. Elles n’ont pas le réflexe de vérifier leurs produits qui pourtant, après vérification, comportent bien les fameux pictogrammes indiquant leur dangerosité. La seconde idée était donc de les pousser à agir, à faire l’inventaire de leurs produits. C’était notre action phare. Pour un produit renseigné sur notre outil collaboratif en ligne, un don de 1 euro était déclenché et reversé à la Ligue contre le cancer. On le rappelle, les risques chimiques sont une des causes importantes de maladies professionnelles. Dans le BTP, ils arrivent juste après les troubles musculosquelettiques. Et tous les métiers du BTP sont concernés : gros œuvre, second œuvre, travaux publics, dans presque toutes les phases de travail. 1 salarié sur 3 est exposé à au moins un agent chimique cancérogène.

 

 

Quel bilan tirez-vous, alors, de cette campagne ?

 

Finalement, le compteur s’est figé à 25 858 produits inventoriés (soit plus de 25 000 euros, ndlr). Notre espérance de départ était de 10 000 produits, ils ont été atteints en à peine 3 semaines de campagne. C’est donc un vrai succès. L’OPPBTP et les Service de prévention et de santé au travail (SPST) ont évolué ensemble en tant que partenaires. Au total, une trentaine s’est mobilisée que ce soit en tant que relai sur les réseaux sociaux, ou pour diffuser nos actions d’accompagnement et sensibilisation sur le terrain ou en complément. Enfin, huit SPST ont contribué financièrement sur les dons, à hauteur de 8 000 euros. 

 

 

Comment expliquez-vous cette mobilisation ?

 

Nous savions, grâce à nos enquêtes de perception, que c’était un sujet difficile qui intéressait peu les entreprises. Nous avons tout fait pour créer de l’émulation. Premièrement, nous avons lancé ce challenge national en partenariat avec la Ligue contre le cancer. Cette action fut soutenue par une forte campagne de communication et a été boosté par nos partenaires qui se sont pleinement investis. La dynamique fut renforcée par des actions directes (individuelles ou collectives) dans les entreprises pour les aider à réaliser le fameux inventaire en partenariat avec de nombreux Services de prévention santé au travail. Nous avons eu de très bons retours car les sociétés étaient conscientes que nous les aidions à protéger leurs collaborateurs tout en leur permettant de répondre aux obligations réglementaires. Enfin, la mention de la Ligue contre le cancer a pu être un effet levier pour concerner les entreprises. Malheureusement aujourd’hui, tout le monde a un lien de près ou de loin dans sa famille avec le cancer. Cette campagne est donc une réussite collective, pour un danger qui nous concerne tous.

 

 

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