Pourquoi MMA s’investit sur la thématique de la
prévention des risques routiers ?
Nous travaillons tout au long de l’année sur le sujet, notamment
dans le cadre de nos actions de sensibilisation. Il nous a semblé
important de sensibiliser les professionnels et les entreprises à
ce risque méconnu. Cela fait 9 ans que nous organisons l’étude.
De notre point de vue, c’est important d’établir un historique.
Désormais, nous avons des données fiables et des tendances sur
lesquelles s’appuyer.
Quelle tendance révèle cette neuvième étude sur le sujet
?
Ces risques sont méconnus et sous-évalués. Depuis 9 ans, l’étude
montre que le risque routier en entreprise est sous-estimé. Cette
année, des chiffres sont en recul. Seulement 15 % des dirigeants
et 31 % des salariés savent que la route est la première cause de
mortalité au travail. Nous constatons une réelle méconnaissance
autour de ce sujet.
Les TPE/PME semblent particulièrement peu sensibilisées
au risque routier, pourquoi ?
Trop peu d’actions de préventions sont mises en place dans les
TPE et les PME. Seuls 6 % des dirigeants TPE/PME ont planifié des
actions de prévention. C’est inquiétant quand on sait que les
PME/TPE représentent 99 % des entreprises en France. Toutefois,
cela ne vient pas d’un manque de volonté mais bien d’un manque de
temps et de connaissances. Les dirigeants de ces structures
gèrent en direct les activités, n’ont pas de référent sécurité
routière, et n’ont pas le temps de mettre en place des actions de
prévention. Ils sont au four et au moulin, le risque routier
n’est donc pas forcément la priorité, sans oublier, qu’ils n’ont
pas conscience du danger. Ils ne savent pas que c’est la première
cause de mortalité en entreprise et sont peu au fait de leur
responsabilité en cas d’accident d’un salarié lors des trajets
domicile-travail.
Est-il possible de prévenir efficacement ces accidents
liés à la route ?
Des solutions de prévention peuvent être mises en place. C’est
faisable et ne prend pas forcément beaucoup de temps. C’est notre
parti pris, sensibiliser et montrer que des solutions simples et
accessibles existent. Nous constatons chaque année que les actifs
sont en attente d’actions et d’informations de la part de leur
employeur. Cela peut prendre la forme d’une charte de bonne
pratique au volant, des actions de sensibilisation, d’une journée
de la sécurité routière ou d’entretien approfondi des véhicules.
Sachez que les principaux comportements à risque sont : ne pas
respecter les limitations de vitesse ; utiliser le téléphone en
conduisant ; et la somnolence. Ces comportements sont à la
responsabilité individuelle de chaque conducteur, certes, mais
l’employeur peut aussi contribuer à éviter ces risques en
instaurant des bonnes pratiques : droit à la déconnexion ou
espacer les rendez-vous. La voiture ne doit pas être un second
bureau.
Les entreprises doivent-elles repenser le paradigme
routier ?
Nous constatons cette année que les nouvelles mobilités (vélo,
trottinettes, transports en commun), intéressent. 14 % des
dirigeants disent avoir mis en place des actions de prévention
sur les modes de déplacements doux. Il ne faut cependant pas
oublier que ces mobilités ont aussi des règles à respecter en
termes de sécurité et qu’elles doivent aussi être intégrées dans
les actions de prévention aux risques routiers.