Pouvez-vous nous expliquer les missions de la
DRIRE Midi-Pyrénées ?
La Direction Régionale de l'Industrie, de la Recherche et de
l'Environnement (DRIRE) de Midi-Pyrénées est un service
déconcentré de l’Etat. Elle compte environ 160 agents, avec une
forte proportion de cadres et de techniciens. Un directeur
régional unique a autorité sur les huit départements de cette
vaste région, peu densément peuplée. Les missions de la DRIRE,
assurées pour le compte de différents donneurs d’ordres -
Ministère de l'Économie, de l'Industrie et de l'Emploi, Ministère
du Développement Durable… - sont diverses. Parmi les missions
régaliennes, nous procédons au contrôle technique sur les
appareils à pression et les véhicules (prérogative datant d’un
décret napoléonien). Par ailleurs, nous contrôlons et instruisons
les dossiers des canalisations de gaz, des lignes électriques et
des barrages. La division environnement industrielle représente
l’une de nos tâches les plus vastes : nous contrôlons les
installations classées (comportant des risques accidentels ou
chroniques), les mines et les carrières. Concernant ces
dernières, la DRIRE occupe la fonction d’inspecteur du travail et
assure, de ce fait, la protection des salariés.
Quels sont les principaux risques auxquels sont
confrontés les salariés des carrières ?
Il est important de préciser qu’en France, 15 à 20 accidents
graves surviennent dans les mines et carrières chaque année. Ce
sont essentiellement des problèmes liés au maniement des engins
(camions, dumpers…) et à la circulation sur les chantiers. Les
risques relatifs aux travailleurs isolés nous préoccupent
également. Ce domaine est, en fait, soumis à des risques
similaires à ceux des secteurs du bâtiment et des travaux
publics. Comme dans ces métiers, il reste encore beaucoup
d’améliorations à apporter concernant la sécurité des
salariés : depuis fin 2007, nous enregistrons deux blessés
graves et deux décès sur les sites de Midi-Pyrénées. C’est
beaucoup trop.
De quelles manières pouvez-vous intervenir pour améliorer
les conditions de travail dans les mines et
carrières ?
Dans ce secteur d’activité, nous assurons le rôle de contrôleur.
Nous surveillons la bonne application des actions de prévention
de l’Etat. Nous vérifions la mise aux normes des véhicules,
l’existence de formations adéquates pour les chauffeurs, la
connaissance et l’application des consignes de sécurité sur le
chantier, le port des EPI… En 2008, environ 120 visites de
carrières (1/3 des sites de la région) auront abordé les
problématiques de sécurité routière : contrôle des
véhicules, signalisation sur les sites, port de la ceinture de
sécurité, éclairage …
Nous sommes extrêmement vigilants quant à la vérification des
documents mis à la disposition des salariés en terme d’hygiène et
sécurité. Nous veillons notamment à la stricte application du
RGIE (Règlement Général des Industries Extractives). Il s’agit
d’un règlement propre aux carrières, comportant certaines
particularités. Il donne des consignes relatives aux risques
spécifiques : maniement des explosifs, utilisation des
machines pour l’extraction…
La DRIRE ne dispense pas de formation auprès des salariés ;
les exploitants sont, ici, aidés par les OEP, organismes
extérieurs de prévention. Ce sont eux qui conseillent
l’exploitant en matière de sécurité et dispensent les heures de
formation aux salariés. Le recours à ces organismes est
obligatoire et leurs rapports sont très utiles au bon déroulement
de notre mission.
La DRIRE Midi-Pyrénées est partenaire de Préventica
Sud-Ouest Toulouse. Qu’attendez-vous de
l’événement ?
Nous étions déjà là en 2006 et il était logique de réitérer
l’expérience. Nous attendons le retour du salon depuis deux
ans car c’est le lieu idéal pour rencontrer partenaires et
institutions. En règle générale, nous exerçons principalement des
missions de contrôle. Préventica nous offre l’opportunité de
prendre du recul, de réfléchir sur notre métier et d’échanger
avec des intervenants comme l’UNICEM (Union Nationale des
Industries de Carrières et Matériaux de Construction) à propos de
nos actions futures en matière de contrôle et de prévention des
risques. Les relations que nous tissons avec la Caisse Régionale
d’Assurance Maladie sont également importantes. Nous avons
sûrement des démarches à mener ensemble pour améliorer les
conditions de travail dans les mines et les carrières sur le long
terme. Par le biais de Préventica, la prévention se donne des
perspectives. C’est primordial, car le match de la sécurité n’est
jamais gagné : il faut sans cesse répéter les mêmes
consignes et ne jamais baisser la garde. La banalisation des
tâches est le plus gros facteur de risques.
Au sein de notre administration, lorsque l’on exerce un métier de
préventeur, on a un réel sentiment d’utilité. Je reconnais avoir,
parfois, un rôle casse-pieds mais pour une noble cause : la
sécurité.