Un Hôpital, c'est un lieu particulier à sécuriser
?
Complètement. L'Hôpital est d'abord un lieu de soins qui est
ouvert sur la ville. C'est en même temps une véritable éponge qui
reflète l'évolution actuelle de notre société. Les différentes
violences se croisent et parfois s’affrontent. Chaque jour, nous
faisons face à des incivilités, des menaces, des dégradations,
des agressions qui sont autant de facteurs perturbant l'activité
de nos établissements.
C'est une équation difficile que de protéger les personnes et les
biens tout en préservant les principes d'ouverture et de partage
qui doivent être les nôtres. C'est l'esprit dans lequel je
travaille depuis mon arrivée à ce poste en mai 2014.
Comment est positionnée votre fonction de conseiller à la
sécurité générale au sein de l'organigramme du CHU de Toulouse
?
Je suis directement rattaché au directeur général du CHU. C'est
un poste à la fois fonctionnel et opérationnel. Je réfléchis, en
collaboration très étroite avec les compétences transverses, aux
grandes orientations dans le domaine de la sécurité générale, en
termes d'organisation, d'équipements, de procédures, de
formation. Mais je suis aussi bien évidemment en lien étroit avec
les équipes fonctionnelles de sûreté et de sécurité pour analyser
les statistiques, intervenir sur le terrain en cas d'incident
grave, coordonner les actions, maintenir le lien institutionnel
etc..
Comment endiguer les phénomènes de violence et
d'agression à l'hôpital ?
La question de la protection des personnels soignants est
centrale. D'où les investissements importants que nous avons
réalisés sur des moyens de vidéoprotection, de contrôle d'accès
ou d'alertes (DATI). Par exemple, sur le site de Purpan, un
nouvel établissement baptisé URM
(Urgences-Réanimations-Médecines) va ouvrir à l'été 2015. Nous
avons pour objectif de profiter de cette ouverture pour réaliser
un projet ambitieux en regroupant dans un PC sûreté central
couvrant une dizaine d'établissements, tous les systèmes de
vidéoprotection, contrôles d'accès et contrôle parkings. Ce PC
fonctionnera autour d’une équipe H24 qui pourra intervenir de
façon préventive mais aussi rapidement en réponse à un acte
de violence.
Nous avons également renforcé nos relations avec les forces de
police et de justice. L'objectif est d'améliorer la capacité
d'intervention de la police et son action à l'intérieur de nos
établissements. Un protocole venant s’appuyer sur un accord
santé-police-justice de 2011 a également abouti à la
réalisation de 27 "fiches réflexe" destinées aux cadres de santé.
Ces fiches énoncent les points clés et conduites à tenir face à
différents phénomènes : blessure par armes, découverte de
stupéfiants, etc…
Nous sommes également sur le point de signer une convention entre
les forces de police, de gendarmerie afin d’apporter
des réponses concrètes aux phénomènes de violence.
Une volonté forte et affirmée de la Direction Générale est
d’accompagner les agents dans la constitution d’une procédure
pénale.
L'information et la formation des personnels est une des réponses
prioritaires. Nous devons accompagner nos personnels pour qu'ils
puissent mieux appréhender la violence, la situer et
apporter une réponse verbale et gestuelle proportionnelle.
Toutes ces actions ne peuvent trouver une réelle efficacité que
dans une démarche globale respectant la vocation d'origine de
l'hôpital en tant que lieu de soins.