Par quoi a commencé la politique SST de Lidl
?
Depuis de nombreuses années, Lidl connait un engagement complet
de l’entreprise pour l’amélioration des conditions de travail et
pour la santé des collaborateurs. En 2017 nous avons signé un
premier engagement – avec les Carsat - pour l’amélioration de la
santé, sécurité sur 3 ans, et ce, via la réduction de 7
situations dangereuses liées à la manutention manuelle.
Nous avons eu des résultats très encourageants concernant la
réduction des TMS et nos actions ont facilité l’animation de la
prévention au sein du groupe.
Dans cette optique, vous avez resigné un engagement en
2020.
Nous avons en effet signé un nouvel engagement de 3 ans qui
privilégie 3 axes majeurs.
D’abord « accentuer la prévention des 7 situations à risque ».
Nous avons pour cela travaillé avec notre service achat pour, par
exemple, baisser le poids unitaire des colis. A ce jour, plus
aucun colis de notre gamme permanente de nos produits secs n’est
supérieur à 15kg.
Ensuite « réduire la survenue d’accidents graves et prévenir la
désinsertion professionnelle ». Il s’agissait de prendre en
considération l’augmentation des arrêts de longue durée parce que
nous savons que plus un collaborateur est éloigné longtemps de
l’entreprise, plus c’est difficile pour lui de revenir. Nous
avons donc mis en place des actions de suivi de ces arrêts, un
accompagnement des collaborateurs avec l’appui des services de
santé au travail et nous avons créé un process interne de lutte
contre la désinsertion.
Aussi, pour limiter les accidents graves nous avons pris des
dispositions comme par exemple réduire la vitesse de nos engins,
sécuriser nos quais, améliorer la cohabitation piéton-engin…
Enfin, troisième axe, le « développement de la culture sécurité et de l’engagement managérial en matière de prévention ». Plus les structures sont grandes, plus le middle management est éloigné des équipes et plus le taux de fréquence des accidents augmente. Nous avons donc modifié l’organisation du travail au sein de nos plateformes logistiques et adapté le positionnement de nos responsables d’équipe au plus proche du terrain qui sont nommés « capitaines RH ». Nous voulons d’eux qu’ils pilotent la partie relations humaines et notamment sur les conditions de travail. Sur la partie supermarché, nous avons des capitaines SQVT qui relaient notre politique santé et qualité de vie au travail.
Comment au quotidien parvenez-vous à améliorer les
conditions de travail et la sécurité de vos collaborateurs
?
Nous avons fait le choix de ne pas automatiser nos plateformes
logistiques, mais nous mettons la technologie au service de nos
collaborateurs. Par exemple, tout le filmage est réalisé
mécaniquement, y compris dans le secteur surgelé. Autre exemple,
les chariots sont tous à levée variable, y compris en
supermarché. Nous utilisons des palettes plastiques qui sont
moins lourdes et nous écrêtons toutes les palettes de la famille
fruits et légumes de plus d’1m80 pour faciliter la prise des
colis pour nos collaborateurs. Dans la même idée, toutes les
palettes basses de viande et volaille reposent sur une réhausse,
pour éviter aux collaborateurs de se pencher pour prélever les
colis.
Nous sommes très investis dans les nouvelles technologies, je
dirais même sans prétention que nous sommes pionniers en la
matière.
Vous utilisez aussi des exosquelettes ?
Depuis deux ans, nous déployons un exosquelette pour nos équipes
du secteur fruits et légumes. C’est un exosquelette textile qui
prévient les TMS sur la partie lombaire. Aujourd’hui Lidl compte
200 utilisateurs journaliers de ce dispositif. A la fin de
l’année, nous aurons à peu près 400 utilisateurs journaliers.
Et quels sont les résultats de cette politique santé,
sécurité ?
Au-delà de l’implication des équipes, nous avons pu noter une
très nette diminution de l’accidentologie (- 35%). Et nous
observons une diminution chaque année, ce qui nous encourage à
poursuivre cette stratégie d’accompagnement des équipes pour
préserver leur santé.