De façon générale, en quoi consiste la fonction
  d’hygiéniste du travail ?
  Pour préciser la définition disponible dans un écrit du BIT
  (Bureau International du Travail), l’hygiène du travail concerne
  tout ce qui a trait à la prévention des maladies
  professionnelles. Dans ce cadre, l’hygiéniste du travail a pour
  missions d’identifier, caractériser et évaluer les risques pour
  les salariés et l’environnement. Il ou elle doit ensuite définir
  et mettre en œuvre les moyens de maîtriser ces risques.
  Les risques que nous devons prendre en compte sont de natures
  très diverses : risques chimiques, risques biologiques,
  risques de rayonnements ionisants et non ionisants, risques
  physiques (bruit, température, vibration, pression…), risques
  biomécaniques, stress et risques émergents (nanoparticules,
  risque alimentaire, cumul des risques…).
  En association avec le médecin du travail qui va travailler dans
  un schéma individuel, l’hygiéniste du travail a une approche
  uniquement collective du risque à traiter.
  Comment exercez-vous cette fonction au sein de votre
  Groupe?
  Etant positionnée dans la direction Santé Sécurité Environnement
  du groupe, j’interviens plutôt en support des opérationnels dans
  les établissements pour la rédaction de référentiels techniques
  ou les assister face à un problème spécifique. Nous essayons
  d’innover en permanence pour apporter des solutions en matière de
  santé au travail.
  Par exemple, nous avons tout récemment lancé un réseau social
  interne dédié aux hygiénistes qui nous permettra d’échanger les
  informations et les bonnes pratiques.
  La fonction d’hygiéniste du travail implique de faire des mesures
  d’exposition aux risques, nous avons ainsi constitué un parc de
  matériel que nous prêtons aux usines pour réaliser leurs
  campagnes de mesure.
  L’industrie pharmaceutique est soumise à des risques
  particuliers, parlez-nous-en.
  Effectivement, nos salariés sont amenés à manipuler des matières
  actives et nous établissons nos propres valeurs limites
  d’exposition aux agents chimiques dangereux beaucoup plus
  drastiques que le reste de l’industrie. Nous disposons aussi d’un
  laboratoire d’hygiène dédié aux matières pharmaceutiques, unique
  en France, qui est d’ailleurs en cours d’accréditation.
  Je constate de façon croissante que les risques sont très
  mouvants et peuvent varier énormément en fonction de l’actualité
  mondiale, compte tenu de nos implantations internationales.
  Ainsi, après la catastrophe de Fukushima, nous avons dû mettre en
  place dans différents pays des solutions pour évaluer le risque
  d’exposition au rayonnement  ionisant. En effet, de
  nombreuses marchandises proviennent du Japon.
  Une problématique récemment apparue est celle des nanoparticules,
  accentuée par les nouvelles réglementations de 2012 et 2013.
  Beaucoup de nos médicaments sont à une étape de fabrication sous
  forme de poudres. Actuellement, nous ne produisons pas de si
  petites particules, mais nous avons rédigé un guide d’évaluation
  des risques, dans l’hypothèse d’une évolution interne ou
  réglementaire.
  La Sofhyt dont vous êtes présidente organise le 11 avril
  2013 son forum annuel, quel en sera le thème ?
  Tout d’abord, j’aimerais resituer ce qu’est la Sofhyt, la Société
  Française des Hygiénistes du Travail. Notre association a pour
  vocation de faire la promotion de l’hygiène du travail,
  particulièrement au niveau des enseignements en santé au travail.
  Nous avons participé  ainsi activement à l’élaboration du
  contenu pédagogique de la Formation Hygiéniste du travail et de
  l’Environnement délivrée par le Cnam-IHIE. La Sofhyt est
  habilitée depuis 3 ans à faire passer les examens de
  certification d’hygiéniste du travail en France, sur un modèle de
  niveau master, validé au niveau international par l’IOHA.
  En ce qui concerne notre forum du 11 avril, le thème retenu cette
  année est « L'hygiène du travail, quelle place dans
  l'entreprise ? L'hygiéniste du travail, quel rôle pour
  l'entreprise ? ». Cette journée d’échanges aura lieu au
  Cnam à Paris et est ouverte à tous sur inscription. La matinée
  sera consacrée aux évolutions réglementaires et aux aspects
  techniques du métier.
  Nous aurons ainsi une intervention très intéressante de Michel
  Guillemin sur le code d’éthique car il faut savoir que
  l’hygiéniste du travail s’engage à respecter un code d’éthique
  particulier à son métier, qu’il applique comme garant de son
  intégrité professionnelle.
  L’après-midi sera davantage axée sur des témoignages et retours
  d’expériences.
  
En savoir plus
- Site de la SOFHYT (Société Française des Hygiénistes du travail)
 - IOHA - International Occupational Hygiene Association