En quoi à consisté l’étude de Predilife
?
L’enquête que nous avons mené en collaboration avec
Ipsos a été publiée en juin 2023. Elle consistait en une vision
croisée de l’entreprise et des collaborateurs sur des questions
de santé. Nous avons interviewé 180 décideurs dans des sociétés
de plus de 100 salariés et interrogé 1 000 salariés, de 18 à 65
ans, tous en poste. Nous voulions savoir où les entreprises en
étaient en termes de prévention et d’actions santé, pour leurs
salariés. Nous avons ainsi interrogé la légitimité de la santé en
milieu professionnel.
Pourquoi effectuer cet état des lieux ?
Les
chiffres des maladies graves en France sont édifiants. Nous
allons être de plus en plus touchés. Le cancer du sein touche une
femme sur huit. 40 % des gens qui apprennent qu’ils ont un
cancer, sont en entreprise. Nous avons tous, dans notre
entourage, des personnes concernées par ces sujets. Désormais,
nous ne pouvons plus faire comme si nous ne savions pas.
Quel constat faites-vous sur la prévention des maladies
graves en entreprise ?
Nous avons constaté que 87 % des entreprises disent qu’il faut un
budget alloué à la santé. Certes, mais dans les faits, à peine 24
% en ont un. Et seulement 11 % des entreprises entreprennent des
actions en lien avec la santé. Le constat est clair. Les
employeurs disent tous que la santé des collaborateurs est
déterminant pour l’entreprise, mais n’ont pas de budget dédié à
cet effet. La santé reste cantonnée à des actions liées aux
conditions de travail, mais la perte de santé est encore trop peu
prise en compte.
Les employeurs sont-ils conscients de cette situation
?
Les travailleurs interrogés disent attendre (à 90
%) le maintien de leur santé mentale, par l’entreprise. 80 %
souhaitent que leur employeur encourage la pratique sportive, que
leur décideur mène des enquêtes internes de santé, et surtout,
propose des bilans de santé et des dépistages pour prévenir
maladies graves et maladies cardiovasculaires. L’employeur, lui,
d’après notre étude, n’est d’accord qu’à 65 % sur les questions
de dépistage. Il n’a pas une vision en adéquation avec les
attentes des salariés sur les sujets santé.
Que conseillez-vous aux entreprises sur ces questions de
santé ?
En moyenne, 7,5/10 des employeurs et employés
s’alignent pour dire qu’il y a un lien fort entre santé et
performance. Aujourd’hui, face aux enjeux d’attractivité, la
prévention peut faire partie des leviers qui répondent aux
attentes des collaborateurs. Ce levier est encore peu identifié
dans les faits. Mais la prévention devient de plus en plus
importante. Un mouvement est en train d’avoir lieu.
Les maladies graves sont encore un peu taboues mais les
lignes sont en train de bouger. Chez Predilife par exemple, nous
proposons des bilans de santé prédictifs pour permettre de
prédire la survenance des maladies graves (principaux cancers) et
maladies cardiovasculaires. L’entreprise a tout intérêt à aller
vers ce type de dispositif et de décisions.